Bonjour
Etrange journée médiatico-politique que ce 5 décembre 2016. Le Premier ministre n’est plus, mais ne l’a pas encore fait officiellement savoir. On donne la ministre de la Santé comme susceptible de le remplacer (ou de l’affronter) – mais rien n’est encore officiellement fait. Marisol Touraine, Première ministre ? Pour l’heure elle « fait le métier ». Ce matin elle présentait une stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail aux représentants des professionnels de santé des établissements sanitaires et médico-sociaux. Aura-t-elle le temps d’assurer autre chose que le simple lancement ?
Pour sa part l’association Jean-Louis Mégnien « de lutte contre la maltraitance et le harcèlement au sein de l’hôpital public » a d’ores et déjà procédé à une première analyse des annonces ministérielles. Cette association avait demandé la création d’un « Observatoire national de la maltraitance et du harcèlement au sein de l’hôpital public ». Elle apprend la création d’un « Observatoire de la qualité de vie au travail et des risques psycho-sociaux » « Cela va dans le même sens, estime-t-elle. A condition toutefois que cet observatoire soit indépendant et puisse être alerté directement par quiconque souhaite le saisir. »
Verre à moitié plein:
« D’autres mesures comme l’introduction d’un enseignement sur les risques psycho-sociaux dès la formation initiale des personnels hospitaliers, le repérage des signaux faibles de souffrance au travail, une meilleure formation managériale des différents responsables, le signalement systématique et obligatoire des suicides et tentatives de suicide avec déclenchement immédiat d’une enquête vont dans le bon sens. »
Vigilance citoyenne et hospitalière :
« L’association va s’assurer que ces bonnes intentions seront mises en œuvre de façon effective et demande à ce que leur impact soit évalué. En effet, des plans comparables à celui présenté aujourd’hui ont été annoncés ailleurs, notamment dans d’anciens monopoles publics, sans autre résultat tangible que celui d’un effet de communication. »
Diagnostic professionnel :
« L’association regrette que la ministre soit restée dans le déni des phénomènes de maltraitance et de harcèlement, bien que ceux-ci soient nombreux, plusieurs d’entre eux ayant été déjà signalés à son cabinet. La ministre aurait pu rappeler aussi la nécessité de respecter l’Etat de droit, trop souvent bafoué dans nos établissements hospitaliers. Surtout, la question des sanctions contre les comportements maltraitants et harceleurs a été totalement éludée. Comment imaginer lutter efficacement contre les risques psycho-sociaux si ceux qui en sont à l’origine sont laissés dans l’impunité, voire protégés et encouragés dans leur carrière ? »
Et l’on en vient, un an plus tard, au dossier fondateur :
« A cet égard, l’association trouve profondément anormal que les harceleurs de Jean-Louis Mégnien soient toujours en place et qu’aucune procédure disciplinaire n’ait été engagée à leur encontre malgré les nombreux ‘’manquements’’ constatés par les inspecteurs généraux des affaires sociales ayant enquêté sur son suicide.
La mise en œuvre et le durcissement des sanctions disciplinaires en cas d’agissements maltraitants nous paraissent prioritaires et d’une portée bien plus grande que tous les éléments du plan présenté aujourd’hui. »
A demain