Bonjour
On le redoutait. C’est fait. Le tribunal correctionnel de Grenoble a, aujourd’hui 14 décembre, reconnu un psychiatre du centre hospitalier spécialisé « Alpes Isère » de Saint-Egrève coupable d’homicide involontaire. Le 12 novembre 2008, un patient de cet hôpital psychiatrique isérois (déjà connu pour avoir tenté de poignardé ou d’étrangler du personnel médical ou des inconnus à plusieurs reprises) était parvenu s’échapper de l’établissement hospitalier.
Nicolas Sarkozy
Ce malade souffrait d’une « psychose délirante chronique ». Il avait pris le bus jusqu’à Grenoble distant d’une dizaine de kilomètres avant d’acheter un couteau dans une quincaillerie et de poignarder le premier passant croisé sur le trottoir. Touché à l’abdomen, Luc Meunier, 26 ans, avait succombé à ses blessures.
Ce drame avait alors, comme de nombreux « faits divers » spectaculaires, fait « réagir » Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Le chef de l’Etat avait fait part de sa «consternation» et chargé en urgence ses ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique ». Sans suite.
Retraite et tentative de suicide
Huit ans après le drame l’hôpital et le psychiatre était prévenus d’homicide involontaire. Nous avions rapporté les éléments de ce dossier sur ce blog en novembre dernier. Il était reproché aux responsables du centre hospitalier spécialisé Alpes Isère de Saint-Egrève de ne pas avoir mis en œuvre les mesures nécessaires pour empêcher le patient de fuguer. L’établissement a été relaxé.
Le psychiatre, à qui il était reproché d’avoir autorisé le patient à sortir dans le jardin de son pavillon sans l’avoir examiné, a quant à lui été reconnu coupable et condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Les médias prennent soin de préciser que ce psychiatre, septuagénaire, est aujourd’hui « retraité ». Est-ce dire qu’il n’aurait pas été condamné s’il était plus jeune et toujours en activité ? A l’audience, l’avocat du médecin avait plaidé la relaxe. « Des patients comme celui-là, il y en beaucoup (…) je vais dire à tous mes clients psychiatres soit de verrouiller les cellules – mais c’est contraire à la loi, soit de ne pas s’en occuper », a-t-il commenté.
Faut-il aussi préciser que son client médecin a fait une tentative de suicide ? On ne commente pas une décision de justice, fût-elle délirante.
A demain