Bonjour
Poésie. « Une fourmi de 18 mètres avec un chapeau sur la tête… une fourmi parlant français, parlant latin et javanais… ça n’existe pas… ça n’existe pas… » (Robert Desnos, Joseph Kosma, Juliette Gréco). Que pèse encore la parole politique ? Quel poids pour les phrases du président de la République ? On moquait, jadis, celui qui inaugurait les chrysanthèmes. François Hollande était, jeudi 22 décembre, en déplacement au Centre Hospitalier de Chambéry. Pas de chrysanthèmes, mais l’inauguration d’un nouveau bâtiment en service depuis … septembre 2015.
François Fillon
Sourires, humour présidentiel, ronds de jambes, petits sous-entendus, lieux communs … Une petite heure de visites et de discours. L’hôpital représente « le service public par excellence », ce qui n’enlève rien au secteur privé, indispensable complémentarité. Le président défend l’accès aux soins pour tous et salue, immortelle antienne, « le dévouement des personnels de santé ». Rien sur le harcèlement hospitalier, la quête d’identité.
Et puis ce mot: « Il n’y a pas un hôpital qui fonctionne sans personnel, ça n’existe pas », a glissé le chef de l’État. « Je voudrais que certains se le mettent dans l’esprit » (allusion aux propositions de François Fillon).
Et pourquoi pas ?
Pour le reste des chiffres, des chiffres qui masquent tant et tant de plaies : « Les dépenses totales d’assurance-maladie concernant l’hôpital ont progressé de 10 milliards d’euros depuis 2012, la dette des hôpitaux qui avait triplé de 2003 à 2012 pour atteindre 30 milliards d’euros a été stabilisée et, depuis 5 ans, 31 000 soignants ont été recrutés dans les hôpitaux ».
François Hollande avait auparavant visité l’ancienne maison de Jean-Jacques Rousseau, sur les hauteurs de la ville de Chambéry. Le chef de l’État y avait célébré le « contrat social, un des fondements de la République », « au moment où il y a la montée de l’individualisme, le repli vers l’égoïsme et un manque de solidarité ». Le « contrat »? Le lien était tout trouvé : « L’hôpital public symbolise le contrat qui lie chaque Français au système de santé et qui le rend accessible à tous ».
« Une fourmi de 18 mètres avec un chapeau sur la tête… une fourmi parlant français, parlant latin et javanais… ça n’existe pas… ça n’existe pas… Et pourquoi pas ? Et pourquoi et pourquoi pas ? »
A demain
l’hôpital est bien mal en point!