Bonjour
2017 : ne pas céder à la nostalgie. Ce sera parfois difficile. A compter du 1er janvier 2017, le service public radiophonique n’émettra plus en « grandes ondes ». La fin d’un monde. Que va devenir l’émetteur d’Allouis (Cher) et ses 162 kHz ? Où sont les postes qui trônaient sur les cheminées ? Qui se souvient de ceux qui se souvenaient de Paris-Inter ?
C’est annoncé, ce sera chose faite au 1er janvier : France Inter va faire une croix définitive sur la diffusion de ses programmes en « grandes ondes ». On connaît des vignerons qui, en Touraine, s’en désolent. Il en va de même des pêcheurs et de tous les vrais amoureux de la mer. Le Monde (qui est presque de la classe de France Inter) verse une larme sur « la fin d’un mode de propagation de la radio lancé au début du XXe siècle », sur la fin de cette technique qui « permettait d’inonder la quasi-totalité du territoire, notamment les zones maritimes ». Et de pleurer sur de bulletin météo à forte consonance poétique qui, depuis 2008, n’était plus émis que sur cette fréquence.
116 avenue du Président-Kennedy, Paris
On grogne, en Touraine comme sur nos côtes. De nombreux auditeurs protestent (dans des lettres écrites sur des feuilles de papier et envoyées à Radio France 116 avenue du Président-Kennedy, Paris) contre la fin de cet univers à part dans le paysage radiophonique national. La belle affaire ! Les dirigeants intouchables de Radio France expliquent que la fin des programmes en grandes ondes permettra à la station de réaliser près de 13 millions d’euros d’économies par an. Ils répondent aussi que le service public couvre 97 % de la population avec ses fréquences FM, et que les 3 % restants peuvent écouter la radio grâce à Internet. On n’est pas loin de penser, en Touraine, en Auvergne et sur les côtes, que ces dirigeants se moquent ouvertement du monde.
Le vieux Monde parle à ses lecteurs de certains chroniqueurs de la station radiophonique qui ne partagent pas les choix de leur direction. Soutenue par l’équipe de « Si tu reviens j’annule tout », l’humoriste Charline Vanhoenacker a rédigé une lettre ouverte pour dénoncer la fin de la diffusion de France Inter en ondes longues.
« A l’intérieur du pays, nos émissions ne parviendront plus dans les campagnes où la FM est capricieuse, et elles n’entreront plus dans les embarcations des marins qui choisissaient nos voix pour compagnie, et s’informaient de la météo marine. »
Cages à homards bleus
L’humoriste regrette au passage que sa chaîne n’ait pas pris le tournant de la RNT (radio numérique terrestre) qui aurait permis d’éviter que les auditeurs en ondes longues soient laissés pour compte. Et de conclure : « Le service public continue sa mission d’utilité sociale, mais uniquement pour la société connectée. » Merci Charline, citoyenne belge.
Vade retro nostalgie ! France Inter explique que de nombreux recours sont possibles pour continuer à écouter leur radio. L’arrêt de la météo marine ? La radio explique que cette pratique était tombée en désuétude, que les marins n’ont plus besoin de ce programme pour connaître les conditions de navigation. Comme si la poétique maritime n’existait pas. Les nostalgiques, écrit Le Monde, ont pu écouter la toute dernière météo marine dimanche 25 décembre, juste après le bulletin d’informations de 20 h. Des croix se dressent, désormais sur les zones maritimes internationales. C’en est fini de Circéo, Cromarty, Fisher, Iroise, Pazenn et Palos.
On peut vivre sans Cromarty et sans Iroise, bien sûr. Mais vit-on aussi bien dans les cages à homards bleus des hyperconnectés ? 2017 : surtout, ne pas céder à la nostalgie.
A demain
Pitoyable !
Pitoyable France qui se lamente du déclin de son « aura » et de la montée de l’anglicisation du monde et qui est incapable de se donner les moyens – mêmes limités – d’affermir sa présence à travers le monde et l’Europe.
Pitoyable « service public » qui est plus enclin à faire grève pour des raisons « microcosmiques », qui est toujours prêt à faire de l’idéologie au lieu d’améliorer le niveau de connaissance de ses auditeurs.
Pitoyable « service public » qui refuse tout téléchargement si le visiteur est considéré comme étant situé dans une zone géographique inadéquate.
Personnellement, depuis 200, je ne suis plus – après 20 ans d’écoute fidèle – auditeur de France Inter. Néanmoins, je suis effaré de devoir constater la schizophrénie des responsables français qui se lamentent de l’américanisation de la société mais qui ne donnent aucun potentiel de rayonnement culturel aux médias, en particulier publics.
Je regarde avec avidité les documentaires (en particulier scientifiques) de la BBC, ironie du sort, souvent diffusés par France 5 ou parfois Arte ; cependant où sont les productions françaises de qualité ?
J’écoute avec plaisir la Première (Radio Suisse Romande) qui propose, y compris aux heures dites de « grande écoute », reportages et autres documentaires de haut niveau.
Je ne comprends en aucun cas que les médias du « service public » se recroquevillent sur des considérations géographiques et temporelles, faisant fi de leur mission initiale.
Pourquoi les sites de podcast et de replay ont-ils un accès limité géographiquement, et dans le temps (7 jours) ?
L’excuse des « droits de diffusion » est inacceptable, puisque ces médias sont financés – ainsi que leurs productions – par l’argent du contribuable.
Faisons un retour aux sources, revenons au premier nom de France Inter : « Paris Inter ». Cela correspond effectivement à la vision du pays et du monde de cette station et, à partir du Premier Janvier 2017, à sa diffusion.
On oublie que la radio- et télé-diffusion par Internet en France ne peut pas représenter l’ultime moyen de diffusion, puisqu’il y a encore beaucoup trop de zones blanches ou « gris clair » en France, y compris en métropole.
France = auto-sabordage culturel et économique.
Quel dommage !
Quel gâchis !!!
Il faut lire:
Personnellement, depuis 2007, je ne suis plus – après 20 ans d’écoute fidèle – auditeur de France Inter.
Merci