Bonjour
Poursuite de la tragédie. La direction générale de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a, mardi 7 mars, « confirmé le suicide d’un agent, dans la matinée dans le département de l’information médicale (DIM) de l’hôpital Cochin sur son lieu de travail ». « Malgré l’intervention des secours, la victime n’a pas pu être réanimée » précise la direction de l’AP-HP.
Elle ajoute que, employé depuis « plus de vingt ans » cet « agent » était affecté au département de l’information médicale (DIM) de l’hôpital Cochin depuis six ans. Elle ajoute encore « prendre très au sérieux ce nouvel événement tragique ». Un événement « qui renforce sa détermination dans la prévention et la détection des risques psycho sociaux et l’amélioration des conditions de travail ». Cette précision est d’autant plus importante que ce « suicide sur le lieu de travail » survient « dans un service dans lequel des difficultés fonctionnelles et relationnelles avaient été identifiées ».
« Difficultés relationnelles »
Des « difficultés fonctionnelles et relationnelles » qui avaient « conduit à une enquête administrative menée par la DRH, à l’initiative de la direction du groupe hospitalier Paris Centre (dont dépend l’hôpital Cochin) et à une expertise du CHSCT ». Que s’est-il passé ensuite ? « La situation semblait moins aigue, ajoute encore l’AP-HP. De premiers changements d’organisation avaient été mis en œuvre mais compte tenu de difficultés persistantes, il avait été décidé par le directeur du groupe hospitalier et le directeur général de procéder à un audit. La première réunion a eu lieu la semaine dernière. L’ensemble de ces éléments permettra de déterminer l’existence de liens entre les difficultés relevées dans le service et ce drame. » En « toute transparence ».
On n’avait jamais connu l’AP-HP fournir autant de précisions sur une affaire de ce type. On peut y voir une conséquence de cette autre tragédie que fur le suicide par défenestration du Pr Jean-Louis Mégnien à l’hôpital européen Georges-Pompidou – suivi d’un suicide d’infirmier. Les autres informations concernant Cochin émanent de sources syndicales qui précisent que la victime est décédée par pendaison dans son bureau. Des témoignages précisent que cet « agent » était une infirmière.
Hasard ou fatalité ce drame sur un lieu de travail hospitalier a coïncidé avec la journée de grève de l’ensemble des secteurs sanitaire, social et médico-social du public et du privé à l’appel des fédérations FO, CGT et SUD – grève pour dénoncer les conditions de travail et l’austérité. Pour sa part l’Ordre national des infirmiers parle « d’une infirmière âgée de 45 ans ». « Depuis cet été, il s’agit du 8ème suicide d’un infirmier sur son lieu de travail ou présentant un lien avec sa situation professionnelle » rappelle l’Ordre. Il ajoute :
Silence de Marisol Touraine
« Les infirmiers vivent ces drames comme autant de symptômes d’un mal-être professionnel généralisé qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Le Président du Conseil national de l’Ordre des Infirmiers a déjà demandé à plusieurs reprises à être reçu par Madame la Ministre Marisol Touraine, en vain. Combien faudra-t-il de nouveaux drames humains pour alerter sur les difficultés de notre profession ?
« Au regard de la gravité de la situation et de l’absence de réponse de Madame la Ministre de la Santé, nous demandons officiellement à être reçu au plus vite par Monsieur le Président de la République afin que des mesures soient prises pour redonner à notre profession la reconnaissance qu’elle mérite. »
Ne pas être reçu par Marisol Touraine et demander à être reçu par le président de la République ? Quelles mesures François Hollande pourrait-il, aujourd’hui, prendre pour enrayer la tragédie ?
A demain
A t’on des chiffres de comparaison du taux de suicide à l’APHP par rapport à ceux de la population générale des soignants ?