Le « frisson de la réanimation » au cœur de l’affaire des empoisonnements de Besançon ?

 

Bonjour

Pour l’heure, c’est encore « Frédéric P. , 45 ans ». Pour l’heure, l’affaire conserve son potentiel médiatique de sidération : un médecin anesthésiste soupçonné d’avoir empoisonné sept patients dont deux seraient morts suite à ses agissements. Comment parvenir à comprendre en dehors de tout contexte de fin de vie et d’aide à mourir dans la dignité ?

Le Parisien/Aujourd’hui en France (Louise Colcombet avec Stéphane Sellami) a enquêté et apporte quelques lumières.  Selon ses informations « les enquêteurs examineraient actuellement à la loupe pas moins d’une quarantaine d’autres cas suspects, dont une vingtaine mortels, survenus entre 2008 et 2017 à la clinique Saint-Vincent de Besançon (Doubs) ». Il a aussi interrogé Me Randall Schwerdorffer, l’avocat de Frédéric P. qui parle « d’horreur judiciaire ».

Selon l’avocat Frédéric P. est « un professionnel archi reconnu, de grande qualité, qui pratique 2 000 anesthésies par an, et dont le métier est plus qu’un métier : c’est une passion ». Ce dossier ne reposerait selon lui « que sur les impressions des enquêteurs qui se sont focalisés sur l’hypothèse criminelle au lieu d’explorer d’autres possibilités, une contamination accidentelle par exemple ». Et l’avocat ajoute, point clef :

« Cette affaire éclate uniquement parce qu’il est présent ou à proximité lors de ces incidents cardiaques, et parce qu’un collègue s’est étonné qu’il ait immédiatement posé le bon diagnostic. En clair, on lui reproche d’avoir été bon ! De là naît un parti pris chez les enquêteurs. On y raccroche ensuite des faits anciens pour lesquels il n’a pas été mis en cause, qui, subitement, deviennent des éléments à charge. (…) »

 « Garçon très professionnel »

La clinique Saint-Vincent vient d’annoncer avoir déposé une plainte alors même qu’une information judiciaire a été confiée à deux juges d’instruction. Le Dr Dreyfus Schmidt, président du comité médical de l’établissement et chirurgien orthopédiste a très souvent travaillé à ses côtés : « garçon très professionnel, très au fait des nouvelles techniques et sur le travail duquel nous n’avions jamais rien eu à redire », témoigne-t-il au Parisien. La suite :

« Mais le 11 janvier dernier, un premier incident éveille les soupçons : dans le bloc opératoire voisin de celui de Frédéric P., le patient endormi, pourtant en bonne santé, est victime d’un problème cardiaque grave. Appelé à la rescousse, Frédéric P. pose très vite le diagnostic et le ranime avec succès. Intrigué, l’anesthésiste en charge ordonne des analyses sur les poches perfusées à son patient pendant l’intervention.

 « Les résultats, reçus cinq jours plus tard, sont sans appel : celles-ci ont été contaminées à haute dose avec des produits dangereux. Un incident immédiatement signalé à l’agence régionale de santé (ARS) et au procureur de la République, qui pousse alors la clinique à remplacer l’ensemble des poches et à renforcer drastiquement les contrôles en interne. Mais le 20 janvier, le même scénario se répète, toujours en présence de Frédéric P., suscitant les doutes d’un deuxième anesthésiste. »

 Série télévisée

« Dans les deux cas, les analyses ont permis de retrouver de fortes quantités de potassium ou d’anesthésiques à doses létales », substances introduites « sciemment » dans ces poches « où elles n’avaient pas lieu d’être, a ensuite révélé Christine de Curraize, vice-procureure de Besançon, qui exclut l’erreur médicale. Il ne pouvait s’agir que d’actes volontaires de nature à entraîner la mort des patients. »

Les suspicions conduisent les policiers à faire le lien avec deux cas suspects survenus en 2008 et en 2016 dans cette même clinique, toujours en présence de Frédéric P. : un homme de 53 ans, opéré des reins, et une femme de 51 ans, hospitalisée pour une fracture, morts d’un arrêt cardiaque inexpliqué. Et puis une procédure ancienne, remontant à 2009, dans un autre établissement où Frédéric P. était présent. Et dans un communiqué voici la polyclinique de Franche-Comté qui évoque « trois événements graves » survenus sur « une courte période ». Des « faits troublants » qui avaient donné lieu à une enquête, classée sans suite.

 Depuis Besançon Le Parisien évoque, enfin, des policiers qui « s’interrogent notamment sur les motivations » de Frédéric P. Des policiers qui n’excluent pas « qu’il ait pu provoquer volontairement ces accidents cardiaques dans le seul but de se procurer le frisson de la réanimation ». Et voici que soudain, bien loin de Besançon, nous nous retrouvons comme projetés dans une série télévisée.

A demain

 

 

 

Une réflexion sur “Le « frisson de la réanimation » au cœur de l’affaire des empoisonnements de Besançon ?

  1. Comment peut-on imaginer qu’un médecin « contamine » des poches de perfusions dans une salle où il ne travaille pas ( il a été appelé en renfort lors de la décompensation cardiaque du patient anesthésié par un autre médecin ), sans savoir par qui et quand cette poche de perfusion sera utilisée …. c’est d’un aléatoire total même si on considère l’éventuel « frissons  » de la réanimation … le métier d’anesthésiste comporte suffisamment de responsabilité et de stress en soi pour ne pas avoir besoin d’en rajouter , surtout lorsqu’on anesthésie plus de 2000 patients par an pour chaque praticien Anesthesiste de cette clinique, les problèmes surviennent d’eux même et les gérer sans les provoquer est déjà bien suffisant !! Après le temps de la sidération de cette accusation , je ressens maintenant de la colère de voir des collègues mis au pilori sans lui accorder un droit de réponse , tous les articles parlent de sa culpabilité supposée et des éléments à charge sans proposer d’autres hypothèses et la seule phrase à « sa décharge  » est : il nie les faits … bien sûr qu’il nie les faits; a-t-on déjà vu un pilote d’avion faire des loopings avec ses passagers « pour le frisson »? Cette hypothèse de l’empoisonneur volontaire est la plus improbable qui soit et je suis sur que l’on doit s’astreindre à en chercher d’autre , ce que ne fait apparemment pas là procureur qui enquête à charge !

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