Bonjour
Mardi 2 mai 2017. Ouverture du journal de 13 heures de France Inter consacrée aux espoirs que pourraient faire naître une étude de « preuve de concept ». Où l’on parle de la société Abivax : une société de biotechnologie « ciblant le système immunitaire pour éliminer des maladies virales ». Aujourd’hui elle annonce qu’ABX464, le candidat-médicament le plus avancé de la société, a « démontré la première réduction des réservoirs du VIH jamais observée chez les patients chroniques atteints du VIH ».
Une publication ? Non, mais un communiqué de presse. Où l’on ne cache rien du caractère éminemment préliminaire de ce travail. Soit trente patients infectés par le virus du VIH inclus en Espagne, en Belgique et en France. Ils ont reçu, pendant 28 jours, soit ABX464 soit un placebo en plus de leur traitement antirétroviral actuel. Après 28 jours, tous les traitements ont été interrompus jusqu’au rebond de la charge virale. Des prises de sang ont été effectuées au début de l’étude et après 28 jours de traitement afin d’évaluer l’effet potentiel d’ABX464 sur les réservoirs de VIH dans les cellules périphériques mononuclées du sang.
« L’innocuité était le critère principal de l’étude : ABX464 a été bien toléré et aucun effet secondaire indésirable grave n’a été constaté au sein du groupe s’étant vu administrer ABX464. Chez les patients évaluables (4 placebo, 14 traités avec ABX464), une réduction des copies d’ADN viral/million a été observée sur 7 des 14 patients traités (soit une réduction de -40%, allant de -27% à -67%) et aucune réponse n’a été observée dans le groupe placebo. »
Bonheur et impatience
Un communiqué de presse et des déclarations enthousiastes. « C’est la première fois que nous observons un signal obtenu par un candidat médicament, démontrant qu’il serait possible de réduire les réservoirs de VIH chez les patients, déclare le Pr. Linos Vandekerckhove, directeur du HIV Cure Center au sein du Département de Médecine Interne Générale à l’Université de Gand en Belgique et investigateur principal de l’étude concernée. Désormais nos efforts porteront sur l’optimisation de ce candidat médicament en combinaison avec d’autres traitements afin de maximiser la réduction du réservoir viral. »
« Nous sommes très heureux de cette découverte importante, et sommes impatients de poursuivre l’étude d’ABX464 afin de déterminer, à travers d’autres études cliniques, si nous pouvons réduire les réservoirs du VIH au niveau le plus bas », ajoute le Pr. Bonaventura Clotet, Directeur de l’Institut de Recherche sur le Sida IrsiCaixa de l’Hôpital Universitaire Germans Trias i Pujol, à Badalona (Barcelone), un des plus grands centres de traitement du VIH en Europe, et investigateur principal de l’étude.
Les observations se poursuivent et d’autres travaux à plus long terme seront menés. Rien avant, au mieux, plusieurs années. Les prochaines données seront soumises pour présentation lors de prochaines conférences internationales dédiées au VIH et seront publiées sur www.abivax.com. Quant aux résultats préliminaires de l’étude ABX464-005 ils ne sont pas attendus avant le 3ème trimestre 2017. Dans l’attente le management d’Abivax animera un webcast de présentation des données aujourd’hui mardi 2 mai 2017 à 16h CEST. Quelques heures après la présentation préliminaire faite sur France Inter.
A demain
Scientifiquement parlant, 40% de perdus de vue dans une étude c’est un gros problème. Croisons les doigts.