Bonjour
Swing. Bientôt nous ne parlerons plus d’elle. Ou beaucoup moins. Pour l’heure, comme tant d’autres, elle est en marche pour reconquérir son « fief » électoral. Le « fief » de Loches (Indre-et-Loire) et une démarche bien délicate. Sur place La Nouvelle République (Pierre Calmeilles) nous dit tout et nous tient en haleine. Marisol Touraine candidate aux législatives vient de parler: elle veut s’engager « sous les couleurs de la majorité présidentielle ». Elle l’ a annoncé à l’ombre du vieux donjon, devant une quarantaine de militants et sympathisants réunis pour l’inauguration de sa permanence de campagne.
« Je le dis sans ambages ni ambiguïté, je souhaite le succès du nouveau président de la République. Et j’inscris clairement ma candidature dans le cadre d’une majorité présidentielle, a-t-elle martelé. Je suis socialiste, ou sociale-démocrate. Comme vous voulez : aujourd’hui, les mots swinguent un peu. » Swinguer est le mot.
Marisol Touraine explique encore qu’elle entend bien, demain, pouvoir « peser » sur les décisions d’Emmanuel Macron et de son futur gouvernement dans un sens favorable aux valeurs de la gauche. « Si je m’inscris dans la majorité présidentielle, c’est que je souhaite que les projets que j’ai menés en tant que ministre de la Santé se poursuivent » dit-elle encore.
Campagne et nombrils
Question cruciale pour son avenir politique : aura-t-elle face à elle un candidat estampillé macroniste ? L’ancienne ministre avoue « ne pas savoir » à La Nouvelle République . Un élu macroniste du Lochois aurait récemment laissé entendre au quotidien que Marisol Touraine aurait le champ libre. Mais nous sommes là au mode conditionnel.
Et La Nouvelle République, toujours elle, de brosser le portrait de la Franco-brésilienne Virginia Marquès, 59 ans, enseignante en sociologie et candidate potentielle de « La République en Marche! » dans la même circonscription et qui espère être retenue par son jeune parti en dépit de Marisol Touraine. Elle parle « d’opportunisme » de l’ancienne ministre sans vouloir pour autant polémiquer avec elle. Mme Marquès est une ancienne « mitterrandienne » jamais encartée au PS. Elle a présenté son dossier par internet, en janvier avant d’être auditionnée à la mi-avril, par téléphone.
Virginia Marquès n’a eu aucun contact avec Marisol Touraine. « Moi, j’ai fait la campagne d’En Marche! depuis le début, collage, tractage, alors que Marisol Touraine faisait campagne pour elle-même, dit-elle. Sa façon de faire est ancienne. Mais le choix ne m’appartient pas. Si je ne suis pas candidate ? On verra ce que je ferai, mais je ne veux pas de polémique ! Je ne me présente pas pour mon nombril… ! ». Swing.
A demain
Post Swing: Virginia Marquès n’a pas été retenue dans la première liste de son mouvement. La 3e circonscription serait donc a priori conservée pour Marisol Touraine qui aura tout misé pour ne pas avoir de candidat « La République en marche » face à elle. C’est là une situation comparable à celle de Manuel Valls dans l’Essonne. Marisol Touraine partirait avec son étiquette PS tout en se revendiquant de la majorité présidentielle.
Dans La Nouvelle République Marc Angenault, maire LR de Loches et lui aussi candidat, constate que Marisol Touraine « est très bonne équilibriste. « PS » en tentant d’être aussi « En Marche », elle est comme le cycliste qui doit continuer à pédaler pour éviter la chute […] Elle participe au bilan désastreux du quinquennat Hollande […] Enfin, à une époque de renouvellement de la vie politique, je ne suis pas certain que l’attelage Touraine-Beffara [son suppléant] représente une nouvelle ère de la politique française ».