Bonjour
Les mensonges dans toute leur splendeur. Ils éclatent dans une toute récente publication la revue du Journal of the National Cancer Institute : « Cigarette Filter Ventilation and its Relationship to Increasing Rates of Lung Adenocarcinoma ». Mensonges véritables, mensonges répétés à l’envi, amplifiés jusqu’à plus soif, relayés à l’infini par la publicité, mensonges par omission, mensonges tacitement acceptés par des fumeurs devenus esclaves du tabac et qui voulaient voir là une lueur de sortie.
Résumons : les cigarettes dites « légères » sont tout aussi dangereuses pour la santé que les « lourdes » ; pire elles ont probablement contribué au très net accroissement d’une forme de cancer du poumon. Telles sont les conclusions de l’étude signée par onze chercheurs travaillant dans diverses universités et centres de recherche américains sur le cancer. La commercialisation des cigarettes « light » (avec filtres ventilés) expliquerait selon eux l’augmentation des adénocarcinomes pulmonaires, lésion cancéreuse devenue la plus fréquente chez les fumeurs.
Conçues pour leurrer
Ces résultats viennent confirmer les inquiétudes quant aux effets physiopathologiques véritables de ces cigarettes que l’industrie du tabac vantait comme étant moins nocives que les autres. Les cigarettes « light ont commencé à être commercialisées il y a un demi-siècle. « Elles ont été conçues pour leurrer les fumeurs et les responsables de la santé publique » accuse le Dr Peter Shields (Comprehensive Cancer Center, The Ohio State University and James Cancer Hospital, Columbus) qui a dirigé ce travail. Il faut écouter le Dr Shields :
« L’analyse de nos données suggère clairement un lien entre le nombre de trous ajoutés dans les filtres des cigarettes et un accroissement du taux d’adénocarcinomes du poumon au cours des vingt dernières années. Ce qui est particulièrement préoccupant c’est le fait que ces filtres à trous se trouvent sur pratiquement toutes les cigarettes vendues aujourd’hui. Ces filtres modifient la combustion du tabac ce qui produit plus de cancérigènes sous forme de particules fines qui atteignent les parties les plus profondes des poumons où se développent le plus souvent les adénocarcinomes. »
Agnès Buzyn
Les chercheurs estiment que les résultats de leur dernière étude devraient persuader la Food and Drug Administration de réglementer, voire d’interdire totalement les filtres ventilés aux Etats-Unis. Ils estiment également que des recherches seraient nécessaires pour confirmer qu’une élimination des trous dans les filtres n’entraînerait pas un accroissement de l’accoutumance à la nicotine ou une exposition accrue à des agents toxiques dans les cigarettes.
On aimerait savoir ce que les responsables de l’Inserm, les autorités sanitaires françaises et Agnès Buzyn, ancienne responsable de l’Institut National du Cancer et nouvelle ministre de la Santé (et des Solidarités) feront de la lecture de ce travail. Et quand.
A demain