Bonjour
Dans un monde idéal, la nouvelle ministre française de la Santé (et des Solidarités) aurait déjà connaissance de cette étude qui vient de paraître dans Archives of Toxicology : « Modelling foetal exposure to maternal smoking using hepatoblasts from pluripotent stem cells ». Un sujet déjà repris par la BBC : « Scientists find that smoking harms livers of unborn babies ».
Ce travail a été dirigé par Baltasar Lucendo-Villarin et David C. Hay (Medical Research Council Centre for Regenerative MedicineUniversity of Edinburgh). Les chercheurs démontrent (à partir d’un modèle hépatique dérivé de cellules souches pluripotentes) que le cocktail de substances toxiques présentes dans la fumée de tabac (et ingéré par les femmes enceintes fumeuses) est hautement dangereux pour le développement du foie du fœtus. Il leur est aussi apparu que cette toxicité était différente selon le sexe de l’enfant à naître.
« Nous savions que la fumée de cigarette avait des effets néfastes sur le fœtus, mais nous ne disposions pas jusqu’à présent d’outils appropriés pour étudier ce phénomène de manière très détaillée, explique le Dr David Hay. Cette nouvelle approche signifie que nous avons maintenant des sources de tissus renouvelables qui nous permettront de comprendre l’effet cellulaire des cigarettes sur le fœtus à naître. »
Emile Zola / Virginie Despentes
Dans un monde idéal les conseillers de la ministre français de la Santé (et des Solidarités) auraient déjà fait le rapprochement avec la dramatique étude que vient de publier le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire ; une étude qui montre : 1 que la France est largement en tête des pays européens pour la consommation de tabac ; 2 que le tabagisme devient un marqueur social, les pauvres étant plus que les riches esclaves de cette addiction.
Pour expliquer cette augmentation de la consommation de tabac parmi les catégories sociales les plus défavorisées, les services de la ministre avancent : « l’utilisation de la cigarette pour gérer le stress, la difficulté à se projeter dans l’avenir, la méfiance à l’égard des messages de prévention, le déni du risque, une dépendance nicotinique plus importante, une norme sociale en faveur du tabagisme ou des événements difficiles pendant l’enfance ». Y a-t-il un plus beau sujet politique et sociétal que celui-là ?
Les mêmes services pourraient rappeler à la ministre qu’en France près de 20% des femmes enceintes continuent à fumer tout au long de leur grossesse. Sont-ce les femmes des catégories sociales les plus défavorisées ? Quel Emile Zola / Virginie Despentes nous racontera cela ?
A demain