Bonjour
Jusqu’ici réservée à quelques indications médicales l’auto-conservation « sociétale » de leurs cellules sexuelles devrait prochainement s’ouvrir aux femmes qui souhaitent préserver leurs chances de fertilité. Pour la première fois l’Académie de médecine dénonce les dispositions de la loi de bioéthique de même que les interdits qui prévalent en France.
« Un enfant si je veux, quand je veux. » C’est, en pratique, un prolongement de la célèbre formule féministe que permet aujourd’hui la conservation, par congélation, des ovocytes. Pouvoir stocker in vitro quelques-unes de ses cellules sexuelles c’est poursuivre l’entreprise dissociation de la sexualité et de la procréation ouverte avec l’accès à la contraception hormonale et la dépénalisation de l’interruption de grossesse. Pour autant c’est, aujourd’hui en France, une technique qui est, sinon interdite, du moins très sévèrement encadrée. La conservation d’ovocytes par congélation ne peut y être proposées que pour des raisons médicales. Elle ne peut ainsi concerner que les femmes qui, souffrant de certaines affections cancéreuses, doivent subir un traitement toxique pour leurs ovaires et à celles souffrant d’insuffisance ovarienne prématurée ou d’endométriose.
Imposées par la loi de bioéthique de 2004 (art L 2141-11 du code de la santé publique) ces restrictions sont, depuis quelques années, à l’origine d’un nouveau commerce, à de nouvelles pratiques. Des femmes françaises vont à l’étranger (en Espagne, en Grande Bretagne, en Belgique, en Italie, maintenant en Tchéquie) là où des cliniques privées mettent en œuvre cette technique (pour plusieurs milliers d’euros). Informées de la baisse de leur fertilité avec l’âge elles font prélever et conserver leurs ovocytes afin d’y avoir éventuellement recours plus tard (par fécondation in vitro) si, le moment venu, elles rencontraient des difficultés à concevoir de manière naturelle. Pourquoi leur interdire une telle possibilité ? Aux Etats Unis, Face book et Apple financent cette démarche pour « favoriser l’épanouissement professionnel de leur salariées en leur permettant d’avoir des enfants plus tard », mais aussi l’armée américaine – pour couvrir les risques professionnels potentiels menaçant la fertilité de ses recrues.
A demain
Bonjour, merci pour votre article, mais êtes-vous certain que la conservation est déjà possible en cas d’endométriose (fin du paragraphe 2) ? Je connais une patiente concernée, opérée en 2016 et qui n’a pas pu en bénéficier (1 ovaire enlevé sans conservation, si son 2ème ovaire est trop touché elle ne pourra donc pas avoir d’enfant biologique). Je suis intéressée car également touchée par cette maladie. Merci d’avance
Bonjour
Le plus simple est de prendre contact avec les auteurs du rapport de l’Académie de médecine (en lien dans le papier).
Cordialement