PMA pour toutes : oui ou non ? C’est le président Macron qui, seul, répondra à la question

 

Bonjour

Samedi 24 juin 2017 :  quarantième anniversaire de la « Marche des fiertés » LGBT. A Paris ce sera entre les places de la Concorde et de la République. Formidable symbolique tricolore. Quatre catégories et un slogan unique : « La PMA pour toutes, sans condition ni restriction, c’est maintenant ».

Symbolique : Le Monde souligne que, pour la première fois, l’Etat français est partenaire de cet événement festif – et ce par le biais du soutien de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). « On mesure le chemin parcouru, observe Yohann Roszéwitch, conseiller à la Dilcrah. Les premiers militants réclamaient le droit à la différence dans un contexte où l’homosexualité était encore pénalisée. Puis est venue la revendication du droit à l’indifférence. Aujourd’hui, c’est l’égalité de traitement qui est réclamée. »

C’est maintenant

« La PMA pour toutes, sans condition ni restriction, c’est maintenant ». Egalité de traitement ? « La PMA n’est pas un traitement qui guérit la stérilité, mais un accès à des techniques médicales qui permettent d’avoir des enfants, affirme Alexandre Urwicz, président de l’association des familles homoparentales (ADFH). Pourquoi la réserver aux couples hétérosexuels ? »

Telle est bien la question, politique, qui doit être posée : la PMA est-elle un « traitement qui guérit la stérilité » ? N’est-elle, au contraire, qu’un « accès à des techniques médicales qui permettent d’avoir des enfants ». L’autre question est de savoir qui doit, désormais, y répondre en France. Où l’on en revient aux responsabilités du politique face au questionnement éthique. On sait que durant le précédent quinquennat François Hollande n’a cessé de louvoyer autour du sujet. Et nous savons qu’une nouvelle dynamique semble être en marche avec Emmanuel Macron.

Monde meilleur

Le nouveau président se souvient-il du candidat qui se déclarait « favorable à une loi qui ouvrira la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires » ? Mais qui ajoutait en même temps : « afin de ne pas réitérer les erreurs du passé, le calendrier de cette réforme sera soigneusement préparé. J’attendrais que le Comité national d’éthique ait rendu son avis pour pouvoir construire un consensus le plus large possible ».

Nous y sommes : le CCNE rendra public mardi 27 juin son « avis » sur le sujet. Et des « indiscrétions » font que l’on sait que le fruit collectif de ses cogitations pencherait du côté de l’ouverture à laquelle le président est favorable. Où l’on voit que le monde est sinon le meilleur du moins assez bien fait, puisque jusqu’ici les sages du vieux Comité étaient opposés à ce que la PMA sorte du champ qui l’avait vu naître : celui de la thérapeutique de la stérilité.

Et ensuite ? « Nous attendons un signal fort du gouvernement,  dit Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT, organisatrice de la marche. Il ne peut pas continuer à se cacher derrière un avis du CCNE. Ce n’est pas une question éthique, mais une question d’égalité des droits. » Le gouvernement Philippe II ? Personne ne semble être en charge du dossier. Et en toute hypothèse il faudra attendre la prochaine révision de la loi de bioéthique programmée, au plus tôt, pour l’année 2018. Et donc le vote d’une Assemblée où les nouveaux députés du Président sont omniprésents.

Combats farouches

« Seul Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du mouvement du président, a montré de l’intérêt pour la cause LGBT, observe Le Monde. Il a été nommé au gouvernement mercredi 21 juin… secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, donc sans possibilité d’intervenir dans ce dossier. En revanche, il n’a pas échappé aux militants que deux personnalités promues par M. Macron avaient farouchement combattu la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe lorsqu’ils étaient députés Les Républicains : le ministre des comptes et de l’action publique, Gérald Darmanin, et le tout récent secrétaire d’Etat au Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Lemoyne. Quant au député de Guadeloupe, Olivier Serva, il a conservé son investiture LRM malgré des propos homophobes passés – dont il s’est excusé depuis. »

Au final, démocratie ou pas, il apparaît que c’est bien le président de la République qui, en personne, décidera de l’issue de ce débat éthique majeur. Viendront, aussitôt, les questions majeures de réarrangement des dispositions historiques de filiation et de prise en charge (ou pas) par la collectivité d’une procréation médicalement assistée qui ne sera plus, stricto sensu, une thérapeutique.

A demain

Une réflexion sur “PMA pour toutes : oui ou non ? C’est le président Macron qui, seul, répondra à la question

  1. Est si grave ? la médecine de grand papa est en train d’éclater. Au lieu de restaurer physiologiquement, fonctionnellement et psychologiquement, nous allons vers une médecine dont la finalité est l’éradication des « pathologies » et la prolongation de la vie. Tout acte biotechnologique qui ne nuit pas à la santé (on y inclura l’euthanasie) sera accessible moyennant finances et relèvera du droit commercial. Autant en emporte le vent…..(et la sécu)

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