Mais qui est Anne Beinier, conseillère «tabac et addictions» de la ministre de la Santé ?

Bonjour

Foudre de Jupiter ou pas, l’épais mystère des cabinets ministériels demeure. Aujourd’hui ils ne doivent pas (officiellement) dépasser dix conseillers. Et les notes de frais pourraient bientôt être plafonnées. « D’où surcharge de travail et de domaines à couvrir par des conseillers, certes jeunes pour la plupart, mais qui doivent avoir la santé, observe le site des buralistes français. À la Santé, justement, où la même personne cumule, au cabinet d’Agnès Buzyn, les responsabilités de conseillère parlementaire, conseillère diplomatique et chargée du lourd dossier des addictions … dont le tabac ».

Ce bourreau de travail est une jeune femme : Anne Beinier qui, poursuit le site, a occupé, auparavant, divers postes de collaboratrices auprès de parlementaires centristes et socialistes. Et les buralistes de se féliciter que Mme Beinier ait déjà pu rencontrer leurs responsables nationaux « afin de prendre connaissance de leurs arguments contre le paquet à 10 euros, pour une vraie politique de prévention ainsi qu’un grand plan de lutte contre le marché parallèle du tabac ». Quand Mme Beinier a-t-elle programmé ses rencontres avec les vapoteurs ? Avec les anti-tabac historiques ? Avec les addictologues ? Avec Bercy ?

Addictions, outre-mer, désertification, santé visuelle

Mais qui est donc Anne Beinier, en charge de mille et un dossiers dont celui qui constitue l’un des principaux sujets sanitaires du pays ? Donnant un aperçu de ses compétences (autisme, essais cliniques, intelligence…) Mme Beinier définit ainsi le champ de son action :

« Conseils stratégiques et techniques auprès de Mme la Ministre des Solidarités et de la Santé. En charge notamment de la candidature française pour accueillir l’Agence européenne des médicaments (EMA) ainsi que des relations diplomatiques et parlementaires, des addictions, de l’outre-mer (en lien avec Yann Bubien), du medico-social (en lien avec Aude Muscatelli) de la désertification médicale et de la santé visuelle (en lien avec Jacques-Olivier Dauberton). Je mène aussi une activité d’études et de publications institutionnelles, professionnelles et de recherches dans différents domaines. »

Mme Beinier fut (durant six ans et cinq mois) conseillère parlementaire à la commission des Affaires sociales du Sénat (discours, propositions de loi, questions orales, écrites, amendements, articles et interventions. Management de l’équipe parlementaire, groupe de travail (santé publique, sécurité civile…). Relation avec les élus, cabinets ministériels, lobbying, associations, fédérations, entreprises…).

Au plus fort de l’affaire dite du « PenelopeGate », alors collaboratrice parlementaire du sénateur centriste Olivier Cigolotti, elle n’avait pas craint de s’exprimer au micro de Sénat 360 pour dire la réalité de son métier à Laure-Anne Elkabbach.

Petites mains de la politique

Mme Beinier fut aussi attachée temporaire d’enseignement et de recherche (Université de Caen Normandie) et chargée de mission au Secrétariat d’Etat à la défense et aux anciens combattants (rédaction des discours ; rédaction d’articles pour la revue « Chemins de Mémoire »), assistante auprès du chef de cabinet du Directeur du Personnel de la Marine, le Vice-amiral d’escadre Olivier Lajous. Elle fut encore expert auprès de l’AERES (autorité administrative indépendante chargée de l’évaluation des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, des organismes de recherche, des unités de recherche, des formations et diplômes d’enseignement supérieur, ainsi que de la validation des procédures d’évaluation de leurs personnels). Ainsi qu’ATER auprès de l’Université du Pacifique – Nouvelle Calédonie. Et présidente de la Conférence nationale des Etudiants Vice-Présidents d’Université.

« On est un peu les petites mains de la politique, résumait-elle dans un papier de Paris-Match s’intéressant, en février dernier,  à la réalité des assistantes parlementaires (…) C’est très féminin, explique-t-elle : nous sommes 61% de femmes. Il y a beaucoup de mi-temps, avec des collaboratrices qui se partagent entre leur travail et leur vie familiale. Si certains sortent tout droit de Sciences Po ou d’un IEP, beaucoup ont une formation en lettres, en droit ou en sciences humaines. D’autres ont déjà exercé un travail auparavant et ont choisi de se réorienter. J’ai des collègues qui étaient comptables, d’autres urbanistes. Moi, j’étais professeur d’université (…) On est dans l’ombre, et il faut l’accepter. »

Accepter l’ombre, ne jamais parler, c’est, aussi, un métier.

A demain

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