Bonjour
Marisol Touraine- Agnès Buzyn : même politique, même effets, même colère inquiète. C’est une lettre-alerte adressée à la ministre des Solidarités et de la Santé. Même adresse : 14, Avenue Duquesne, 75350 Paris 07.
« Depuis l’arrivée d’Agnès Buzyn au ministère de la Santé, on n’avait guère entendu les praticiens hospitaliers se plaindre, observe le site Medscape. Ce silence appartient désormais au passé : 400 praticiens hospitaliers viennent de publier une lettre ouverte adressée à Agnès Buzyn qui fait l’effet d’une bombe. À l’origine de cette initiative, soutenue par une grande part des syndicats de praticiens hospitaliers, des médecins de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Mais pas seulement. »
« Nous, médecins hospitaliers et syndicats de médecins hospitaliers, tenons : à vous alerter sur la dégradation du service public hospitalier, à témoigner des difficultés croissantes rencontrées par ses usagers, nos patients, pour y accéder et y être soignés dans des conditions suffisamment bonnes, à dénoncer et détailler ici les grandes difficultés que nous rencontrons, comme les autres professionnels de santé, pour exercer notre métier, en raison de la politique de santé en cours depuis plusieurs années et du « management » qui en découle.
« (…) Nous vivons un plan triennal d’économies (2015-2017) avec des réductions de moyens rebaptisées souvent « restructurations », « amélioration de l’efficience », « virage ambulatoire »…, dont les conséquences sont fermetures de lits par centaines, retard de prises en charge, embouteillage aux urgences, prise de risque, abandon thérapeutique, impossibilité de faire hospitaliser les patients les plus fragiles… Nous vivons un management destructeur et contre-productif qui met à mal tous les personnels y compris les médecins hospitaliers. »
Effets médiatiquement claironnés
Les signataires ajoutent que les nombreux témoignages à ce sujet, recueillis notamment par l’association Jean-Louis Mégnien et les syndicats, vont tous dans le même sens. Ils assurent que nombre de leurs collègues sont maltraités par leurs directions, qu’un un nombre significatif d’entre eux se retrouvent en arrêt de travail pour burn-out et qu’il ne s’agit pas là de défaillances individuelles. Ils disent encore subir les effets conjugués des dernières lois sur l’hôpital (Loi du 21 juillet 2009 Hôpital Patient Santé Territoire, Loi du 26 janvier 2016 de Modernisation du système de santé avec ses Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT).) et d’une « politique générale de destruction des services publics ».
Plus grave, sans doute, aux yeux du gouvernement d’Edouard Philippe et du président de la République, les signataires font valoir à la ministre qu’elle « s’inscrit dans la continuité » de celle qui l’a précédée « en accélérant les GHT donc les fermetures de structures et en annonçant un taux directeur à 2.1 qui oblige les établissements de santé à supprimer de nouveaux postes de dépense ». Où l’on comprend, in fine, qu’au sein de l’hôpital public certains n’ont pas encore perçu les effets médiatiquement claironnés du changement politique.
Il y a quelques jours Agnès Buzyn répondait à Sébastien Jumel député communiste (Seine-Maritime) qui l’interrogeait sur les mesures envisagées par le gouvernement pour améliorer les conditions de travail des personnels hospitaliers. M. Jumel invitait le Pr Buzyn à venir « faire le tour des hôpitaux, sans le filtre des visites organisées […] », pour constater à quel point les « personnels sont à bout ». « Contrairement à vous, je n’ai pas besoin de ”visiter” les hôpitaux. J’y ai passé 25 ans de ma vie » répondit la ministre, déclenchant, écrit Le Quotidien du Médecin, un tonnerre d’applaudissements. Pour combien de temps ?
A demain
En Nouvelle Aquitaine ca fait plus d’un an de souffrance de deux medecins transplanteurs cardiaques et de leur patients. On a écrit à madame là ministre , les patients ont écrit c’est peu dire. On attend encore qu’on nous écoute alors que la vie des patients est en jeu. Comment est ce possible le?
Change.org: » agissons contre le harcèlement à l’hôpital public .
Merci de nous contacter et de nous aider . Help!
Une infirmière confirmée avec plus de 20 ans de service, se voit harcelée par sa hiérarchie depuis deux ans, l’obligeant à prendre une période de disponibilité, reconnu e a ce jour en accident de travail, non entériné par la direction.
Actuellement en attente d’un poste de reprise depuis le mois de mai, fin de sa période de dispo, sans proposition légale ni d’indemnités compensatoires! Est ce normal?
L’hôpital public reste sourd aux multiples démarches engagées pour sa réintégration, laissant une infirmière dans un désarroi total la poussant,par son mépris au bord du suicide, cette dernière étant acculée financièrement.
Est ce normal…?
Oh là là… je lis dans le papier de JYN :
» constater à quel point les « personnels sont à bout ». « Contrairement à vous, je n’ai pas besoin de ”visiter” les hôpitaux. J’y ai passé 25 ans de ma vie » répondit la ministre,
Par quel miracle peut-on prendre en compte ce contre quoi on est resté passif pendant 25 ans de sa vie ? Parce que la violence engendrée par l’institution hospitalière est aussi vieille que nos hôpitaux. Le « burn out », les harcèlements moraux et sexuels, l’oligarchie insolente, les gestions douteuses, cela existait déjà largement en… 1968. Les « mandarins » ont servi de boucs emissaires, leur élimination n’a rien arrangé.
Jusqu’à ce jour, toute institution est une machine à créer de la violence. Il est grand temps de le voir clairement pour y porter un remède intelligent.