Bonjour
Faire effacer ce qu’ils ne sauraient voir. Cela vaut pour le tabac comme pour les fresques obscènes des internats hospitaliers. C’était il y a quelques jours au Sénat (voir la vidéo de Public Sénat) ; la parole est à Nadine Grelet-Certenais (PS, Sarthe), sénatrice depuis quelques jours :
« Il faut aller au-delà du porte-monnaie (…) en s’intéressant notamment aux incitations culturelles à fumer. Je pense par exemple au cinéma qui valorise la pratique. La Ligue contre le cancer démontre dans une étude [.datant de … 2012- 1 ] que 70 % des nouveaux films français mettent à l’image au moins une fois une personne en train de fumer.
« Ça participe peu ou prou à banaliser l’usage, si ce n’est à le promouvoir, auprès des enfants et des adolescents, qui sont les premiers consommateurs de séries et de films, sur internet notamment. Des solutions doivent être envisagées pour mener une véritable politique de prévention prenant en compte cette sorte de publicité détournée pour la consommation de tabac ».
Réponse d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé :
« Le deuxième plan [national de réduction du tabagisme] va travailler sur le marketing social, sur les réseaux sociaux, à la dénormalisation de l’image du tabac dans la société, notamment vis-à-vis des jeunes. Et je rejoins totalement ce qu’a dit Madame la sénatrice sur le cinéma français. Je veux qu’on ait une action ferme là-dessus. Je ne comprends pas l’importance de la cigarette dans le cinéma français. Il se trouve que j’en ai parlé au conseil des ministres ce matin à Françoise Nyssen [ministre de la Culture] pour l’alerter. Il y aura des mesures en ce sens. »
Les alcools et les tabacs de Gainsbourg
Public Sénat ajoute que, selon la ministre, d’autres mesures seront prises comme des « mesures d’interdiction de fumer devant les écoles et lycées », ainsi que des actions visant des « publics-cibles » : les chômeurs qui fument à 50% et les « femmes enceintes françaises, qui fument beaucoup trop ».
« Interdire la cigarette à l’écran ? L’idée de la ministre de la santé fait tousser de rire le milieu » rapporte 20 Minutes. Et sur Europe 1 le philosophe Raphaël Enthoven est d’une violence rare contre la ministre de la Santé en particulier, le pouvoir exécutif en général.
On se souvient, pour résumer, du refus par la RATP de l’affiche d’un film sur Coco Chanel (cigarette dans les mains d’Audrey Tautou), de la pipe de Jacques Tati, des tabacs et des alcools de Serge Gainsbourg.
Où l’on retrouve la même dynamique de l’effacement des images par le pouvoir, la même confusion de l’effet et de la cause. Sans oublier le débat éternel sur la liberté de création artistique et la réalité des innombrables effets de ces créations. Un sujet sur lequel les spécialistes d’addictologie pourraient, peut-être, avoir quelques avis.
A demain
1 Cette étude avait été révélée par Le Figaro à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac de 2012. La Ligue avait alors fait visionner les 180 films français ayant comptabilisé le plus grand nombre d’entrées entre 2005 et 2010. Elle dénonçait «la trop forte présence du tabac sur les écrans» et demandait une prise de conscience du monde du 7e art.
« Sur la période étudiée par l’Institut Ipsos, 80% des films contiennent au moins une scène de tabagisme et 30% plus de dix, précisait Le Figaro. En moyenne, le tabac s’impose pendant 2,4 minutes par long-métrage, ce qui équivaut à la durée de cinq publicités. Jugé atypique, Gainsbourg, vie héroïque , qui cumule 43 minutes de tabagisme, a été exclu du calcul. C’est de loin le film où l’on fume le plus depuis 2005. Viennent ensuite Un prophète , Coco avant Chanel et Les Petits Mouchoirs . Les marques sont moins visibles que par le passé, mais elles figurent dans certains films, comme Incontrôlable de Raffy Shart où Philip Morris apparaît à neuf reprises. Marlboro reste la plus représentée. »
En France, le « placement de tabac » est interdit par la loi Évin. La seule action en justice engagée en 2012 concernait le film Cliente, réalisé par Josiane Balasko, où la marque Malboro Light apparaît dans neuf séquences, mais aussi dans le générique. La Ligue contre le cancer espèrait alors que le Centre national de cinéma se saisirait de cette question. Selon le Pr Albert Hirsch, «tout en respectant la liberté de création, on pourrait envisager des messages d’avertissement, voire une interdiction aux moins de 18 ans des films où le tabac est omniprésent».
J’attends désespérèment, comme des centaines de personnes en France, à ce que la nuisance des fumées de cigarettes dans le domaine privé/lieu d’habitation (par ex. via les balcons ou via la VMC/aération intérieure) soit prise en considération par les Pouvoirs Publics français (Ministre, Parlementaires et Magistrats) et fasse l’objet de décisions car, outre le problème sanitaire, le principe de « Liberté individuelle » des fumeurs (environ 1/3 de la population en France) annihile « la Liberté » des non fumeurs qui représentent environ 2/3 !!!…
Une seule procédure judiciaire est en cours depuis 5 ans sur ce sujet…
Ah mais la jeunesse est , sui generis, révoltée, rebelle, anticapitaliste !
Il faut exploiter ce filon !
Pourquoi ne pas lui mettre les points sur les i avec des méthodes de publicité agressives nommant les choses et les rapaces responsables ?
Lui dire à la jeunesse, comme elle est manipulée, visée, ciblée, rendue dépendante grace à la science chimique, par BigTobacco, qui ne vise qu’à engraisser son capital et ses hideux actionnaires capitalistes (ici , huer) et comme elle serait révolutionnaire en ne fumant point (comme en se passant de suivre la mode de façon débile autant qu’attendue)
Pourquoi ne pas permettre par la législation de poursuivre les individus et non seulement les entreprises, lorsque des industriels mettent au point des produits visant à rendre spécifiquement les jeunes plus dépendants, plus captifs comme il a été démontré en Amérique du Nord en allant fouiller les dossiers et courriels de je ne sais plus quelle marque de tabac ?
Un ou deux wagons de hauts cadres et PDG de l’industrie frappés au porte monnaie personnellement ± un peu de prison ou de bracelet électronique en cas de pratiques répréhensibles ou de travaux d’intérêt général en plein air (le goudron et les plumes seraient mieux mais ça « djiscrimine » ou ça « stchigmatise » donc exit!) et ça pourrait aller mieux .
I have a dream…..
Je suis effaré par de tel propos.
Le cinéma ne présente-t-il pas un reflet de la société?
Le tabagisme est « pratiqué » par plus de 30% de ses membres dans notre société française.
Le cinéma doit-il sur injonction du pouvoir cacher ce que ce pouvoir est incapable de faire baisser?
« Casser le thermomètre » n’a jamais supprimé la fièvre !!!!!!