Fantasmes parisiens  : l’Hôpital américain n’est plus pour les riches et les huppés

Bonjour

Délicieux entretien accordé par le Pr Robert Sigal au Quotidien du Médecin (Anne Bayle-Iniguez). Le directeur général de l’Hôpital américain de Paris entend redresser l’image, selon lui faussée, de cet établissement atypique dans le paysage hospitalier français. A commencer par son recrutement, envié par l’AP-HP :

« La patientèle étrangère constitue 28 % de nos séjours par an et 40 % de nos revenus, soit 48 millions d’euros sur 120 millions d’euros annuels. La majorité de ces patients proviennent de pays d’Afrique subsaharienne francophone, du Golfe (Koweit, Arabie Saoudite) mais aussi d’Europe, de Russie, du Kazakhstan… »

« Notre expertise nous permet d’accueillir de manière adéquate et personnalisée un patient japonais, chinois, russe ou américain. Un patient qui vient du Togo n’est pas un patient qui vient de la Côte d’Ivoire. Nous voulons devenir l’un des cinq meilleurs établissements européens pour la patientèle internationale. L’enjeu de cette stratégie : tirer tout l’hôpital vers le haut. » 

Mettre le holà !

Un hôpital premier de cordée, en somme. On imagine que cette patientèle n’est pas sans revenus. Et on en conclut que cet établissement voisin de l’AP-HP est aux antipodes de la charité. Réponse du directeur général :

« Hôpital haut de gamme, j’assume, hôpital pour riches, ça non ! Une partie de notre clientèle VIP génère des fantasmes dans l’opinion publique. Mon mandat sera réussi si je parviens à transformer cette image faussée. Nous sommes un hôpital premium, où l’on pratique une médecine haut de gamme sur plusieurs secteurs, en cardiologie ou sur le cancer du sein par exemple. »

« Une autre de nos réussites est le check-up center de l’hôpital, consacré à la médecine de prévention et de dépistage. 7000 patients, pour deux tiers salariés d’entreprises partenaires, y effectuent un bilan de santé personnalisé complet par an. » 

Joli marché. Que fait l’AP-HP ? Faut-il préciser que l’Hôpital américain est un « établissement privé à but non lucratif » ? « Aucune subvention d’État et réinvestissements des revenus. » Certes. Mais Le Quotidien fait justement observer que les médecins qui y exercent sont des libéraux. « Avez-vous mis en place une politique de maîtrise des dépassements d’honoraires ? » demande-t-on au directeur général.

« Nous travaillons avec 350 médecins libéraux seniors, dont un noyau dur de 120 professionnels. Ils sont libres de fixer leurs honoraires. À l’Hôpital américain, les tarifs sont plus élevés car la qualité de prise en charge est au rendez-vous. Cela étant dit, certaines pratiques peuvent nuire à la réputation de l’établissement. Quand c’est le cas, l’institution a le droit de dire : stop ! On met le holà. » 

Mettre le holà, voila peut-être le secret du succès hospitalier. Quand, précisément, a-t-il été mis ? Nous ne le saurons pas.

A demain

Une réflexion sur “Fantasmes parisiens  : l’Hôpital américain n’est plus pour les riches et les huppés

  1. Intéressant de lire que le directeur de cet hôpital se félicite de deux parties de la médecine qui génèrent le plus de surdiagnostic et de sur-traitement : le sein et les bilans de santé

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