Bonjour
Longtemps, en médecine, tout fut presque possible. Puis vint (après les pavés de 68) le numerus clausus. Redoublements en vue. Triplements parfois. Puis les effectifs gonflèrent, sans que le goulet ne s’ouvre. Restait, toujours, le soupirail de la seconde-première année.
Nous voici en 2018 et, comme l’écrit Le Point, c’est « un tremblement de terre pour les aspirants médecins ». Un voile est levé par Le Quotidien du pharmacien : la première année d’études ne sera plus « redoublable » dans certaines facultés. Dès la rentrée 2018 quatre facultés de médecine parisiennes – Paris V (Descartes), Sorbonne Université (ex-Paris VI), Paris VII (Diderot) et Paris XII (Paris-Est-Créteil) – ne permettront plus de se réinscrire en première année commune aux études de santé (Paces). Lille et Brest sont sur les rangs.
L’idée serait de « ne pas faire perdre de temps à l’étudiant avec un redoublement », de « réorienter activement les étudiants en échec à l’issue de la première année ». La belle affaire diront les opposants au changement. Le ministère de l’Enseignement supérieur travaille sur les derniers arbitrages de cette expérimentation qui va faire l’objet d’un arrêté » rapporte Le Figaro.
« Très sérieusement discuté depuis novembre au sein de sept universités concernées, le projet, que le ministère de l’Enseignement supérieur souhaite voir aboutir rapidement, a été validé en décembre par Paris-Diderot, Paris-Descartes, Pierre-et-Marie-Curie et l’université Paris-Est Créteil (Upec). En catimini. Car de leur côté, les élèves de terminale qui, depuis le 22 janvier et jusqu’au 13 mars, doivent formuler leurs vœux sur la nouvelle plateforme d’orientation Parcoursup, n’ont pas reçu d’information sur ce projet. »
« Selon nos informations, le ministère de l’Enseignement supérieur, qui doit valider l’expérimentation par un arrêté, réfléchit encore au dispositif à adopter pour l’année de transition, qui verra se côtoyer les «primants» (les bacheliers qui passent pour la première fois le concours) et les redoublants, afin d’éviter une rupture d’égalité entre les deux populations. La solution serait, pour l’année 2018-2019, de faire deux numerus clausus. ».
Sélection par l’argent
« C’est est une petite révolution en marche, estime Le Quotidien du Médecin. Cette sélection, qui risque de provoquer un débat vif dans les amphis, s’inscrit dans les expérimentations d’alternatives à la PACES qui, depuis 2014, testent de nouveaux modèles d’entrée dans les études de santé. Pour autant, le principe de la deuxième chance, exigé par les étudiants, serait systématiquement maintenu grâce au dispositif complémentaire AlterPACES, permettant de rejoindre le cursus santé plus tard, après une deuxième ou troisième année licence. »
Cette nouvelle voie (concours PACES 1) couvrirait environ 75 % du numerus clausus de chaque faculté concernée (le reste des places – 25 % au maximum – étant réservées par avance à l’AlterPACES de deuxième chance). Même si le redoublement en première année est interdit, une seconde chance sera donc accordée grâce à l’AlterPACES, passerelle déjà opérationnelle dans une quinzaine de facs mais qui gagnerait donc ses galons de voie à part entière. Elle permet le recrutement sur dossier et entretien d’étudiants ayant déjà validé une licence. Selon les cas, 10 à 25 % du numerus clausus serait réservé à cet accès tardif, davantage qu’actuellement. Les étudiants ayant échoué en PACES 1 pourraient y postuler.
Question : quid de l’impact sur le commerce des prépas privées « P0 » en parallèle du lycée ? Comment ne pas voir là l’ouverture à un système qui « renforcerait l’inégalité des chances » et « la sélection par l’argent » ? Ce contre quoi furent jetés, il y a un demi-siècle, quelques pavés.
A demain
Deux choses sont infinies: l’univers et la bêtise humaine. Mais je ne suis pas sûr pour l’univers. Citation apocryphe sans doute d’Einstein.
1-Le concours de première année est à mon humble avis de témoin multiple le concours le plus c.. de la Terre.
Il ne faut pas s’étonner que des étudiants très intelligents et travailleurs y échouent: j’en connais.
Renseignez-vous autour de vous.
2- L’expérience montre que des étudiants qui réussissent très bien aux examens de 1 ère année ou à « internat » (ECN) peuvent être de très bons médecins (techniquement) ou très nuls (techniquement).
Je l’ai souvent constaté notamment des catastrophes ambulantes ayant brillé aux concours. Phénomène étonnant autant qu’inexplicable et hélas accompagné d’une anosognosie de leur état par icelles catastrophes.
Ce n’est pas une preuve en science, le pluriel d’anecdote n’étant pas « étude probante’ (en novlangue on dit « conclusive », anglicisme ignare pour « concluante »). Mais si on accumule beaucoup de cas ….. Attention il y a des brillants de concours qui sont brillants et performants dans le métier aussi.
3 -L’expérience montre aussi que des étudiants réussissant très laborieusement , pas du premier coup, sont parfois (et j’en connais / ai connu énormément) des médecins extrêmement compétents (techniquement et humainement). Renseignez-vous.
4- Au lieu de rendre l’examen adapté à sélectionner les futurs bon médecins, on va dans le sens humain universel du poil dans la main qui confine à la silvi-piliculture palmaire: la solution la plus simple et économe pour le corps enseignant = on coupe la tête.
Alors que c’est sans doute de ceux qui font les programmes qu’il faudrait couper la tête , dont on peut se demander s’ils n’élaborent pas les programmes pour justifier des postes inutiles d’enseignants et docimologues (sic) .