Première : un traitement permet à une femme transgenre d’allaiter l’enfant de sa compagne 

Bonjour

C’est, officiellement, une première mondiale. C’est aussi un dossier médical et sociétal à lire dans  The New York Times (Ceylan Yeginsu) : « Transgender Woman Breast-Feeds Baby After Hospital Induces Lactation », dans The Washington Post (Lindsey Bever) « How a transgender woman breast-fed her baby » ou dans  Le Monde (Paul Benkimoun). Une affaire qui voit « une femme transgenre allaiter un enfant ». Tous les détails sont à lire dans le numéro de janvier de Transgender Health :  « Case Report: Induced Lactation in a Transgender Woman ».

La publication est signée depuis New York par la Dr Tamar Reisman (Department of Endocrinology, Icahn School of Medicine at Mount Sinai) et Zil Goldstein (Center for Transgender Medicine and Surgery). Les deux auteurs expliquent longuement, et avec de très nombreux détails, comment ils sont parvenu à induire une lactation chez une femme transgenre âgée de 30 ans qui n’avait pas subi de chirurgie de réattribution sexuelle (plastie mammaire, ablations testiculaires ou vaginoplastie).

Spironolactone – estradiol – progestérone-dompéridone

Elle suivait depuis 2011 un traitement médicamenteux hormonal féminisant (spironolactone – estradiol – progestérone). Elle prenait occasionnellement du clonazépam (contre des épisodes de « panic disorder ») et du zolpidem (contre des insomnies). Elle était par ailleurs en bonne santé, ne fumait pas et ne présentait pas de risque cardiovasculaire – avec une poitrine similaire à celle d’une femme adulte.

Cette patiente souhaitait ardemment pouvoir allaiter le futur nouveau-né auquel sa compagne allait donner naissance – cette dernière ne souhaitant pas nourrir  elle-même son enfant. La lactation a été induite par un traitement commencé trois mois avant la naissance : doses croissantes d’estradiol et de progestérone ; ­prise de dompéridone favorisant la sécrétion ; utilisation d’un tire-lait, susceptible d’élever les niveaux des hormones favorisant la lactation ; réduction des doses d’estradiol et de progestérone simulant la dynamique hormonale de l’après-accouchement.

Après trois mois de traitement (deux semaines avant la naissance de l’enfant)  elle emme produisait 227 g de lait par jour – une quantité relativement faible mais qui a permis d’assurer un allaitement au sein exclusif durant six semaines, avant de l’associer à un allaitement artificiel. Parfait développement du bébé aujourd’hui âgé de six mois.   A New York les deux auteurs expliquent qu’ils vont chercher, autant que faire se pourra, à optimiser leur protocole.

A demain

4 réflexions sur “Première : un traitement permet à une femme transgenre d’allaiter l’enfant de sa compagne 

  1. C’est merveilleux la médecine, elle découvre ce que la nature fait déjà et s’en attribue la paternité (ou maternité?). Il y a une tribu ou les hommes donnent le seins aux bébés (sans avoir besoin d’être transgenre et sans chimie) et certains produisent du lait. On sait également que des mamans n’ayant pas accouchée peuvent induire une lactation, sans chimie non plus.

    Je suis désespéré du niveau de notre science. Les auteurs devrait sortir de leurs labos, mais il est probablement plus rémunérateur de trouver de nouveaux débouchés à des molécules.

    http://www.terrafemina.com/article/les-akas-cette-tribu-ou-les-hommes-donnent-le-sein-aux-bebes_a336277/1

    • Donc lorsque quelque chose peut exister naturellement, même s’il s’agit d’un phénomène marginal, toute recherche doit être vouée aux gémonies ?
      Donc si certains guérissent naturellement du tétanos, il est stupide selon votre raisonnement, de produire du sérum anti-tétanique par exemple ?
      Bien sûr qu’il est possible d’allaiter sans avoir accouché(e), mais c’est très difficile. Refuser l’aide de la science parce que un petit nombre d’individu s’en passe, revient à dire que nous devrions cesser aussi de suivre médicalement les femmes enceintes puisque certaines ne le font pas et s’en portent très bien, idem pour l’accouchement.

  2. Est-ce que j’ai dit ? Relisez patiemment, respirez un bon coup et soyez zen.

    Le statut de médecin ne donne pas une supériorité à celui qui parle et n’est pas un gage d’intelligence (la sélection ne se faisant pas là dessus). Ainsi un petite incise dans la publication et/ou l’article aurait satisfait la curiosité de tous et m’aurait laissé coi.

    Pour répondre à vos questionnements légitimes, ne vouons pas les recherches au gémonies, mais ne leur construisons pas un piédestal. D’un point de vue intellectuel, je pense qu’il serait plus intelligent de chercher à comprendre pourquoi certains guérissent naturellement du tétanos (ou ne l’attrapent jamais), plutôt que considérer qu’injecter à tout le monde un vaccin permet de passer à autre choses (par exemple permettre aux transgenres d’allaiter.)

    Mais, et l’on revient au sujet, qui va financer des études qui ne débouchent pas sur la prescription de molécules ?

    • Bin oui, c’est ce que vous avez dit (et c’est ce que vous répétez dans votre second message). Et je vous remercie de vous soucier de ma capacité à rester zen mais je peux vous rassurer, vous faites erreur en croyant qu’un avis contradictoire provient forcément d’une personne incapable de réfléchir posément et se laissant guider par ses réactions épidermiques.

      Si le médecin était par essence sensé, il n’existerait pas d’homéopathe ou d’acupuncteur, et les aberrations d’ordonnance seraient très rares. Vous prêchez un convaincu, les médecins ne sont que des humains comme les autres nous sommes d’accords.

      « plutôt que considérer qu’injecter à tout le monde un vaccin permet de passer à autre choses (par exemple permettre aux transgenres d’allaiter.) ».
      Je crois qu’il n’y a que vous pour faire ce lien logique là. Le vaccin ne permet de passer « à autre chose », les recherches sont continue dans ce domaine, et les gens qui ne semblent pas développer de maladies spécifiques là où on s’attend qu’ils les développent sont également étudiés contrairement à ce que vos suggérez (je vous encourage à consulter la littérature scientifique plus assidûment si vous êtes anglophone, afin de ne pas écrire de contre-vérité aussi flagrantes pour qui connait un tant soi peu le sujet)), en outre le fait qu’une personne transgenre allaite n’est qu’une anecdote, ce qui est important là est de pouvoir provoquer une lactation si besoin en dehors du processus d’accouchement, et au-delà la possibilité de provoquer des réactions physiologiques sur commande. Cf : la lune et le doigt…

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