Bonjour
La cloche a sonné et cela donne un communiqué où la violence sourd d’entre les lignes : « Agnès Buzyn ministre des Solidarités et de la Santé, et Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, ouvrent la concertation sur la prévention avec les professions viticoles ». Un communiqué gouvernemental orné (c’est nouveau) d’un « encadré » rappelant l’enjeu de la partie 1. Un communiqué n’expliquant pas pourquoi les grands alcooliers industriels, présents dans la salle, ne sont pas sur le ring.
Ainsi donc, après les propos radicalement opposés sur le vin tenus ces derniers temps par Emmanuel Macron (qui en boit « midi et soir ») et Agnès Buzyn (« c’est de l’alcool contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire ») les deux camps se sont rencontrés « pour une première séance commune d’échanges avec les représentants de la profession viticole ». Avec la bénédiction du président de la République qui « ambitionne d’opérer en France la ‘’révolution de la prévention’’ ».
Stéphane Travert a accueilli favorablement la volonté des professions viticoles de s’associer aux politiques publiques de prévention. Et Agnès Buzyn aussi, les deux ministres entendant « conduire ces discussions dans un esprit constructif et d’ouverture ». Certes, mais encore ? Voici :
« Les ministres ont proposé un cadre de travail commun permettant de définir des mesures à même d’améliorer la lutte contre les addictions et prévenir les dommages sanitaires et sociaux qui en résultent ainsi que les moyens nécessaires à leur mise en œuvre effective.
« Ils ont évoqué avec les organisations viticoles les objectifs majeurs en matière de prévention, au premier rang desquels la protection des personnes sensibles (femmes enceintes avec un objectif de zéro alcool pendant la grossesse, jeunes) et l’amélioration de l’impact des messages de santé publique sur les pratiques abusives. »
Et puis ce passage résumant lui seul l’inextricable difficulté du sujet (nous soulignons) :
« Les ministres ont rappelé leur attachement à un discours public de responsabilité et de sensibilisation de la population dès lors qu’il est aussi reconnu que la consommation de vin fait partie du patrimoine gastronomique français et du rayonnement des produits des territoires français à l’international. »
On attend le second round.
A demain
1 ENCADRE : « La consommation d’alcool est un des facteurs de risques importants pour la santé de la mère et de son enfant. On estime que 700 à 1000 enfants sont concernés chaque année par le syndrome d’alcoolisation fœtale. Une des priorités du gouvernement en matière de prévention en santé est de sensibiliser les femmes enceintes à ces risques et de renforcer les messages de prévention sur l’absence de consommation pendant la grossesse.
Les publics jeunes sont particulièrement sensibles aux messages valorisant certaines consommations. A un âge où les comportements sont aisément influençables et où s’acquièrent les bonnes comme les mauvaises pratiques, il est important de raisonner la présence de messages à caractère publicitaire dans l’environnement des jeunes. De même, les messages qui alertent sur les dangers associés à la consommation d’alcool comme ceux sur les valeurs nutritionnelles des produits doivent permettre une meilleure information des consommateurs. »
Oui, et le cannabis fait partie de la culture et de l’économie des cités.
Il faut donc le légaliser.