Bonjour
31 mai 2018 : « Un million de fumeurs quotidiens en moins en 2017 » révèle Santé publique France dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié à l’occasion de la Journée Mondiale sans Tabac. Comment parvient-on à un tel résultat ? Via une « enquête aléatoire représentative de la population des 18-75 ans menée auprès de 25 319 individus entre janvier et juillet 2017 ». Au final cela donne le « Baromètre santé 2017 de Santé publique France ». Nous sommes là dans l’entre-soi.
Traduction officielle : la prévalence du tabagisme quotidien passe de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, soit une baisse de 2,5 points. « Cela représente un million de fumeurs quotidiens de moins en un an » nous dit-on. Ce constat serait plus particulièrement marqué chez « les hommes de 18 à 24 ans » (44% en 2016 vs 35% en 2017) et les femmes de 55 à 64 ans (21% vs 18%). Suivraient, selon ce baromètre, de fortes disparités régionales : l’Ile-de-France et les Pays-de Loire sont les régions où l’on fume le moins en 2017 avec des prévalences respectives de 21,3% et de 23%. A l’inverse, dans quatre régions les prévalences étaient plus élevées que dans le reste de la métropole : Paca (32,1%), Hauts-de-France (30,5%), Occitanie (30,3%) et Grand Est (30,1%).
Cigarette électronique: silence politique
Mieux encore l’un des objectifs du Programme National de Réduction du Tabagisme initié en 2014 commencerait à être atteint : le tabagisme quotidien diminuerait également chez les fumeurs les plus défavorisés (39% en 2016 vs 34% en 2017 parmi les personnes à bas revenus), (50% vs 44% parmi les personnes au chômage). « En conséquence, pour la première fois depuis le début des années 2000, les inégalités sociales en matière de tabagisme cesseraient de croître. Faut-il le croire ?
« Nous nous sommes engagés chaque année à mesurer la prévalence du tabagisme, indicateur clef pour évaluer l’efficacité des politiques de prévention, assure pour sa part, François Bourdillon, directeur général de Santé publique France. Aujourd’hui, cette baisse historique prouve à chacun qu’il est possible de lutter contre le tabagisme grâce à des actions cohérentes et intégrées.»
Sans doute. Et pourtant, on insiste, presque trop beau pour être vrai. Au-delà de ce « baromètre », où sont les chiffres officiels de vente du tabac ? Sans parler des estimations des volumes de contrebande. Et, pour finir, pourquoi, toujours pesant, ce silence politique sur la cigarette électronique ?
A demain
« Une enquête aléatoire » sic, tout est dit!
Gabrielle,
Quel est le problème ?
« Enquête aléatoire » pourrait bien vouloir dire « sondage ».
Et au lieu du sondage politique sur 1000 gugusses (ouh la la je vais me faire crucifier si j’oublie!) et gugussesses (pour qui sont ces serpents ? ) on a une enquête aléatoire sur 25 319 personne, punaise !
L’article peut se telecharger (remplacer le « . » par un « t »):
ht.p://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2018/BEH-n-14-15-2018
On y lit :
La mesure de la prévalence annuelle du tabagisme en France est appréciée par une enquête aléatoire représentative de la population des personnes âgées de 18 à 75 ans résidant en France métropolitaine, le Baromètre santé 2017 (A. Pasquereau et coll.). Elle a reposé en 2017 sur un échantillon de 25 319 personnes, permettant de disposer de données intégrant des variables d’âge, géographiques (régions) et de situation sociale. En 2017, la prévalence du tabagisme quotidien était de 26,9%, soit une baisse de 2,5 points par rapport à 2016, année où 29,4% des personnes déclaraient fumer quotidiennement. Cette baisse représente un million de fumeurs quotidien de moins en un an : c’est considérable !
Par ailleurs pour M. Nau : j’ai ouï Dautzenberg (un vapotophile d’ailleurs) dire à la radio (donc c’est vrai) dire que les chiffres de livraison aux compl. oups , buralistes, étaient en nette baisse, et que la contrebande avat une poids minime (j’ai oublié le pourcentage).
Mais Dautzenberg dit aussi qu’il voit la fin du tabagisme. Un business si puissant et lourd de dollars peut-il mourir ? Un business criminel dailleurs
Je me demande comment les gens qui y travaillent ou en sont complices (publicitaires, distributeurs) peuvent se regarder dans le miroir.
Je tue, donc je suis.
Ceci dit pour les buralistes , c’est moins évident .
Et puis m… ! L’italie est dans de beaux draps et voudrait suivre les crétins anglais dans leur saut de la falaise (vers le bas). Ca c’est plus grave.
Pourquoi s’interroger sur les chiffres officiels de vente du tabac ? Rien de caché par là, ils sont publiés et analysés tous les trimestres, cf tableau de bord tabac by OFDT.
« Les inégalités sociales en terme de tabagisme cesseraient de croitre… »

Une comparaison entre ces 2 cartes (prévalence tabagique et taux de chômage):
et
https://ville-data.com/chomage/taux-par-departement.html
montre une forte corrélation entre chômage et nombre de fumeurs…
Il y a effectivement corrélation entre chômage et prévalence, ce qui n’empêche pas que les plus fortes régressions puissent également être corrélées avec le chômage. (Je ne dispose pas des données de base pour confirmer la réalité de cette conclusion qui ne porte que sur le principe)
La Vape aurait pu être une aide officielle reconnue pour cesser de fumer et elle en a la capacité. Ceux qui en font commerce préfèrent cependant en faire un produit de consommation courante dédié au plaisir.
Comme ils refusent de la soumettre au contrôle de l’ANSM pour obtenir l’AMM nécessaire à l’affichage de leur fonction d’aide à l’arrêt, ils déclarent officiellement « Selon la réglementation de l’AFSSAPS, nous vous rappelons que la cigarette électronique n’est pas un médicament, qu’elle n’est pas vendue pour arrêter de fumer » et deux lignes plus loin affirment le contraire en répondant à la question de savoir pourquoi vapoter : « Parce que vous êtes fumeur et que vous souhaitez vous libérer de l’addiction au tabac et à la cigarette. »
On ne peut pas à la fois avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire d’Agnès Buzin.
On ne peut pas non plus être crédible en contestant l’évolution de la consommation effectuée sur deux années dans des conditions parfaitement identiques ni parler d’entre soi pour une enquête réalisée auprès de 25.319 individus alors que l’on sait qu’une enquête est estimée fiable à partir de 1.000 individus et que rares sont celles qui sont effectuées sur un tel échantillon.
On ne peut pas, enfin, continuer à prétendre que l’on se bat contre les méfaits du tabac tout en tentant de décrédibiliser toutes les initiatives efficaces d’un plan national de réduction du tabagisme dont les premiers effets sont très encourageants.
Plutôt que de s’enfermer dans la théorie du complot et dans un messianisme conquérant, les tenants de la Vape devraient saluer la régression de la contrebande obtenue grâce à un réel nouvel engagement des services de la douane, bientôt décuplés par l’entrée en application de la « traçabilité ». Ils pourraient également saluer les presque 20% de régression des livraisons de cigarettes dans le mois qui a suivi l’augmentation des prix. Ils deviendraient alors crédibles en affirmant que la Vape n’y est peut-être pas pour rien dans cette révolution des comportements de dépendance.
Pour certains quitter le tabagisme grâce à un « produit dédié au plaisir » est inenvisageable !… C’est pourtant justement ce plaisir qui permet à beaucoup de s’éloigner du tabac…
La vape etant une idée non venue des médecins ant-tabac, elle ne peut que faire lever les boucliers ou les sourcils. Dautzenberg est pour tant mieux. Je « crois » que ça marche mais je n’ai pas vu de preuve scientifique. J’ai vu des études montrant l’absence de bénéfice mais pas forcément bien foutues. Ceci dit je ne scrute pas ce qui sort sur le sujet …