Bonjour
Nous rapportions il y a peu l’arrivée dans le Jardin de la France du « cannabis légal ». L’affaire rebondit aujourd’hui, toujours dans les précieuses colonnes de La Nouvelle République. Où l’on apprend – une première ! – que nos chers buralistes réclameront sous peu à Emmanuel Macron le monopole de la vente du cannabidiol (CBD).
Le papier est signé Delphine Coutier : « Cannabidiol : les buralistes veulent l’exclusivité ». Tout s’est noué dans la soirée du dimanche 17 juin 2018, lors de l’assemblée générale de la chambre syndicale des buralistes d’Indre-et-Loire. Toile de fond : l’annonce de l’arrivée en cœur de ville, 3 rue Jules-Charpentier, d’une franchise assurant la vente de « cannabis légal ». Et la présence d’une boutique ayant pignon sur rue dans l’ancien fief communiste voisin.
« Drugstores de la vie des Français »
Tout cela, imprimé sur papier journal, a « mis le feu aux poudres » (sic). « Il faut faire en sorte que cette franchise, qui se sert du code NAF des buralistes, n’ouvre pas », a menacé Matthieu Meunier. président des buralistes d’Indre-et-Loire. Quant à Philippe Cloy « Macron des buralistes » et président national de leur Confédération, présent à cette assemblée générale, il a une nouvelle fois montré toute l’ambivalence qui caractérise cette profession.
D’un côté attendre que la « réglementation soit éclaircie ». De l’autre et en même temps, « demander l’exclusivité de la vente ». Ne pas « jouer les apprentis sorciers » et tout faire auprès de Bercy pour les jouer au plus vite. La Nouvelle République :
« Philippe Coy, qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot, devait envoyer un courrier à la ministre de la Santé : ‘’Une fois la législation éclaircie, si la commercialisation du CBD est autorisée, nous sommes le réseau le plus adapté à en assurer la vente. Nous sommes une profession réglementée. D’ailleurs, nous demandons l’exclusivité de sa vente. Notre formidable réseau de 25.000 buralistes qui accueillent 10 millions de clients par an. C’est le meilleur des maillages pour répondre à un commerce de proximité différencié ‘’ ».
C’est aussi, dit-on, un bien beau maillage de « liens sociaux » avec amplificateurs politiques. Où l’on retrouve la ministre Agnès Buzyn – Mme Buzyn qui, comme Marisol Touraine, se refuse obstinément à rencontrer les vapoteurs et qui fait mine de ne rien comprendre aux vertus de la réduction des risques. C’est écrit : Agnès Buzyn devra bientôt, une fois encore, composer avec les buralistes, ces tenanciers auto-proclamés et amplificateurs des futurs « drugstores de la vie des Français ».
A demain
Une réflexion sur “Exclusif : les buralistes français vont réclamer le monopole des ventes de cannabis « légal »”