Bonjour
Dans un monde idéal, idéal et rond ce serait un message à diffuser auprès de tous les Neymar en herbe. On le trouve sur le site santelog.com. « Nous connaissons tous certains des effets négatifs du tabagisme, mais son effet néfaste sur la guérison osseuse est moins connu, peut-on lire. L’étude souhaite donc sensibiliser les patients victimes de fractures à l’arrêt du tabac, afin de réduire le risque de complications liées à leur fracture.
L’étude ? Elle vient d’être publiée dans Journal of Orthopaedic Trauma : « Tibial Fracture Nonunion and Time to Healing After Reamed Intramedullary Nailing: Risk Factors Based on a Single-Center Review of 1003 Patients ».
Dirigés par Charles M. Court-Brown les auteurs (Department of Mechanical Engineering and Mechanics, Lehigh University, Bethlehem, PA) expliquent avoir suivi 1.003 personnesayant subi une fracture tibiale – suivi sur une période de vingt ans. Leur analyse révèle douze cas de « non-consolidation » ou « arrêt de la guérison ». « Des cas considérés comme une complication sévère dans la guérison d’une fracture, avec des conséquences majeure, résume le site. Les patients qui présentent une pseudarthrose peuvent ressentir la douleur, suivre un traitement prolongé d’opioïdes, voire une dépression. Seulement environ 60% des patients pourront reprendre leur travail. »
George Orwell et Vincent Duluc
On peut résumer : Le tabagisme n’augmente pas le risque de pseudarthrose, mais prolonge significativement le temps de consolidation osseuse. Ou le dire autrement : le tabagisme retarde considérablement la cicatrisation osseuse. « Autre résultat surprenant, les femmes plutôt jeunes, âgées de 30 à 49 ans, semblent être à risque accru de non-consolidation précise le site. Une conclusion sans explication biologique évidente mais qui suggère qu’il existe d’autres facteurs dont le mode et l’environnement de vie, l’emploi, les niveaux d’exercice et l’alimentation qui contribuent également à la guérison osseuse.
Dans un monde idéal, idéal et rond on expliquerait aux Mbapé en herbe que, chez les adultes, les fractures du tibia sont généralement fixées par implantation chirurgicale d’une tige de métal mince appelée « clou intramédullaire » dans l’espace creux de l’os. Un traitement généralement efficace pour les fractures tibiales.Mais pas toujours. Dans un monde idéal et rond, demain, au Celtic, nous lirions, dans L’Equipe, un papier signé du journaliste Vincent Duluc, qui nous expliquerait tout cela, tout ce qu’il sait sur les tibias, sur les chevilles qui enflent et celles qui n’enflèrent pas.
Mais ce serait dans un autre monde, sans pôles. La beauté orwelienne, en somme, d’un monde réduit à un ballon définitivement rond.
A demain
Pas d’accord.
Mais pas du tout, alors.
Et pourtant je suis un tabac-intolérant.
L’article ne permet aucunement de conclure que le tabagisme retarde la consolidation.
1- C’est une étude rétrospective.
Par définition elle ne permet jamais de conclure à un lien de causalité lorsqu’une association statistiquement significative est trouvée.
2- Les auteurs n’indiquent pas avoir utilisé une méthode reconnue pour les « revues de dossier ». Pas bien sérieux. Cela retire de la valeur à leurs trouvailles.
3- Il n’est pas cohérent de trouver une association avec un retard de consolidation et d’autre part de ne pas trouver d’association avec la non-union. Cela suggère la possibiilté d’une association trouvée significative par hasard.
Ce d’autant qu’ils ont fait une foultitude de comparaisons sans utiliser de méthode correctrice pour le compenser.
4- Contrairement à ce qu’annoncent les auteurs il n’y a PAS DE RETARD à la consolidation chez les fumeurs à en lire les résultats dans le détail.
Pour ça il faut chercher dans l’article et ses suppléments. Louche.
a- dans l’article on nous assure dans le paragraphe « résultats » :
« smokers were significantly skewed toward longer healing times compared to non-smokers ».
Mais on ne nous donne aucun chiffre. Louche non ?
b- si l’on consulte le supplément (achetétépé://links.lww.com/JOT/A356 ) on lit :
Smoker
Yes 221/461 (48%) MEDIAN TIME TO UNION (weeks) 18 (15 – 26)
No 240/461 (52%) 18 (14 – 22)
Et il faut croire sur parole que 18 est significativement différent de 18 avec p = 0,006 ????
Bizarre non ?
Si on consulte l’autre supplément avec les courbes de survie:
achetétépé://links.lww.com/JOT/A357
On a des « fancy curves » où l’on constate pour la comparaison fumeur/non fumeur un écart minime (ordre de grandeur « peanuts »):
– pas de divergence des courbes jusqu’à 20 semaines (ah ? c’est ça un retard de consolidation ?)
– après pas de chiffre, il faut mesurer soi -même en tirant des droites (comme dit la mère-emptoire quand c’est pas clair, c’est qu’il y a un loup) et on trouve à peu près :
* 96% de probabilité d’union à 40 semaines chez les fumeurs
* 98% de probabilité d’union à 40 semaines chez les non fumeurs
Et ceci est contradictoire avec l’absence relatée de différence de non-union.
De plus 2% de différence même si le calcul statistique porte sur l’ensemble de la courbe, franchement c’est trèèèès loin de convaincre. Peanuts comme différence. Surtout en rétrospectif.
Bref il y a pour ce point du tabac une micro-association dont on ne peut (de par les méthodes de l’étude) inférer de lien de causalité, tout au plus « ouvrir une voie de recherche à tester dans une étude controlée avec tirage au sort en double aveugle.
Pas de chance c’est difficile à imaginer.
De plus il y a des contradictions dans les résultats (pas de cohérence interne).
Donc non, cet article ne permet pas la conclusion que le tabac, ce tueur, commercialisé, préparé et vendu par des (remplir avec la qualificatif logique), retarde la consolidation osseuse.
Mauvaise science.
C’est ce qui prévaut de nos jours alors on n’est pas surpris.