Bonjour
L’avenir s’écrit parfois dans les médias. Il suffit alors de prendre date. 22 juillet 2018. Dans un entretien accordé au Parisien et repris par l’AFP le président de la Confédération des buralistes annonce que ses troupes sont prêtes à commercialiser le cannabis récréatif dès lors que le pouvoir législatif aura donné son feu vert. Mieux : les buralistes français, aux service de l’Etat qui les emploie, réclameront l’exclusivité de ce commerce pour l’heure souterrain.
Philippe Cloy s’était déjà prononcé en ce sens dans une réunion interne. C’était le 17 juin dernier, lors de l’assemblée générale de la chambre syndicale des buralistes d’Indre-et-Loire. Aujourd’hui il parle haut et fort, à l’échelon de la nation. « Cette déclaration intervient alors que des ‘’coffee shops’’ vendant des produits à base de cannabidiol (CBD) ont essaimé en France et que certains de leurs gérants ont été mis en examen, notamment pour ‘’transport, détention, offre ou cession, acquisition ou emploi de stupéfiants’’ souligne le site des buralistes. Les ‘’coffee shops’’ français profitent d’un flou juridique qui autorise le CBD dès lors que la teneur en THC (delta-9-tétrahydrocannabinol), composant du cannabis ayant un effet psychotrope, n’excède pas 0,2 %. »
« Si le CBD et plus largement le cannabis sont autorisés, on veut être présent sur ce marché. On demande même l’exclusivité, prévient le patron des buralistes. On est dans un plan de transformation car les ventes de cigarettes sont amenées à baisser. Il faut donc saisir toutes les opportunités. » Il poursuit en ces termes :
« Il y a six mois, nous avons commencé à vendre des e-liquides de cigarette électronique à base de cette molécule, en plein boom. Ils semblaient à l’époque légaux. Puis il y a eu un déferlement avec l’ouverture de magasins qui commercialisaient cette fois-ci des sirops, cristaux et surtout des fleurs de cannabidiol. Mais, en juin, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives s’est positionnée en disant que c’était interdit. »
«La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a eu des explications confuses mais, lorsque l’on recoupe les informations, on comprend que ces produits ne peuvent, aujourd’hui, être vendus. Depuis quelques semaines, les arrestations et les fermetures s’accélèrent, le CBD défraie la chronique. Il fallait donc appliquer un principe de précaution. Nous sommes des commerçants responsables, j’ai donc demandé à tous les buralistes de suspendre la vente des e-liquides. »
Le patron des buralistes français a déjà proposé à Agnès Buzyn, ministres des Solidarités et de la Santé « d’aller plus loin ». Les 25 000 débits de tabac deviendraient ainsi le « premier réseau de référence du cannabis récréatif ». Il ne semble pas que la ministre ait répondu. Il est vrai qu’elle n’a pas, non plus, répondu sur la question médicale et éthique de l’accès, en France, au cannabis thérapeutique.
A demain
A reblogué ceci sur The Ad Spreadet a ajouté:
On comprend mieux à présent le mouvement de foule sur les champs Elysées du Dimanche 15 juillet; nos fêtards charchaient leurs pétards dans le Drugstore Publicis! Logique et récréatif…
Plus sérieusement, espérons une certaine clarification du discours et de l’organisation de la légalisation du cannabis; en effet, on commence déjà à s’yperdre entre les notions de prescription de cannabis à visée thérapeutique et antalgique d’une part, et l’accès au cannabis récréatif.
Deux mondes différents que la médecine et les pharmacies versus le droit à s’intoxiquer chez les buralistes….
Alors et pour ne faire qu’un, pourquoi ne pas proposer aux pharmaciens de vendre le cannabis thérapeutisue et le cannabis récréatif: une espèce de réunion en un seul lieu de la santé et du bien-être?….
Peut-être que si M.Coy n’alignait pas plusieurs fausses déclarations (non la vente de CBD n’a pas été « interdite » par la Mildeca et non la vente de produits contenant 0,20% de THC n’a jamais été autorisée) son réseau gaganerait en crédibilité sur le sujet.
Son réseau aurait en passant promu les usages à risques réduits plutôt que de cyniquement vendre des herbes à fumer avec des avertissements cela aurait même donné un poil de légitimité, mais non, spécialiste de la fumée tu es, de mauvais conseil tu restes.