Bonjour
C’est un portrait d’actualité. Un portrait en pied dont bien des ministres macroniens rêveraient. « Ce que Buzyn prépare pour la rentrée » annonce le Journal du Dimanche (Emmanuelle Souffi). Quelques indiscrétions dans une succession de vignettes confortant le portrait médiatique dominant, cette image qui plait tant au Palais de l’Elysée. Cela donne une ministre au travail « jour et nuit », une femme médecin, hier politiquement lisse (ou presque), aujourd’hui toujours attentionnée, quotidiennement souriante, issue de la société civile (sic) mais désormais pleinement à l’aise dans les méandres politiciens. Tonalité :
« Dernière ministre à partir en vacances, elle sera sans doute la première à rentrer. Canicule oblige, Agnès Buzyn a retardé et écourté ses congés. La ministre de la Santé a attendu la chute du mercure mercredi après-midi avant de s’envoler pour la Corse. « La Santé, c’est un ministère de crise perpétuelle où l’on revient facilement de vacances! », constate-t-elle dans son bureau parisien. Ses soirées seront d’ailleurs rythmées par une conférence téléphonique quotidienne avec son directeur de cabinet et le directeur général de la santé.
« Dans ses bagages, de lourds dossiers que cette pianiste potassera au son de Chopin ou de groupes de metal. Visiter incognito un Ehpad, comme le faisait Simone Veil, son iconique ex-belle-mère, qui se rendait spontanément dans des prisons quand elle était directrice de l’administration pénitentiaire, la « démange » aussi. « Mais c’est compliqué, il y a des mesures de sécurité à respecter, souligne l’éminente hématologue. Et puis il faut éviter de déranger… » Omniprésente médiatiquement ces derniers jours, elle evrait l’être à nouveau à la rentrée (…) »
Pauvre un jour, pauvre toujours
Où l’on revient sur sa méchante gaffe du « plan pauvreté », reporté en automne pour cause de Coupe du monde de football. Une simple « bévue » qui n’a en rien modifié l’excellence de la note attribuée à cette ministre par le Premier d’entre eux lors de l’entretien aoûtien d’évaluation.
« En France, quand on naît dans une famille pauvre, on le reste durant des générations » observe, doctement, la ministre macroniste des Solidarités. Ce sera donc, dès la rentrée, quelque chose comme une Révolution : « donner davantage à ceux qui ont le moins, quitte à supprimer aux autres ». « Petit déjeuner gratuit à l’école et dans les collèges des zones défavorisées, bonus-malus dans les crèches pour développer l’accès aux plus pauvres… ». Perçoit-on, déjà, des tremblements dans les beaux quartiers ?
Passons sur l’immense chantier de la réforme non seulement du monde hospitalier mais bien du « système de santé ». Il sera dévoilé, dans la foulée du remède à la pauvreté, par Emmanuel Macron en personne. Passons aussi sur la Sécurité sociale et le futur abcès : « la prise en charge des arrêts maladie par les patrons entre le 4ème et le 7ème jour ». « Si les raisons sont liées à une hausse de la pénibilité psychologique, les entreprises ont un rôle à jouer » menace l’ancienne patronne de la Haute Autorité de Santé.
La ministre achève son Perrier®, nous dit le JDD. Pour finir, la retraite, la vieillesse, la dépendance, le chaudron des EHPAD. Mais aussi des lendemains avec lunettes, prothèses dentaires et auditives gratuites. « Beaucoup de ministres avant moi y ont pensé mais ne l’on pas fait. Et ce ne sera pas du bas de gamme ! » dit-elle Où l’on se souvient, soudain, de la « bévue Chanel » 1. Regarder plus loin ?
« Notre pays comptera cinq millions de plus de 85 ans en 2050, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. Nous allons régler le problème. Le sujet a longtemps été repoussé. Notre société va pouvoir vieillir en paix. »
A demain
1 En novembre 2017, Agnès Buzyn avait déclaré :
« Emmanuel Macron a toujours dit qu’on ne transigerait pas sur la qualité du produit sur la partie ‘’soin’’. Mais si on prend l’exemple de l’optique, ce n’est pas à la solidarité nationale de payer des montures Chanel ! Que des montures solides soient prises en charge oui, mais l’effort devra porter d’abord sur les verres, par exemple des verres progressifs. On ne rognera pas sur la qualité de la partie santé. »