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L’Ovalie serait-elle une jungle plus humaine qu’on ne le croit ? Et son empereur plus réceptif aux foules que ses mutiques affidés ? Page 19 de L’Equipe de ce 29 août 2018 : « La touche Laporte » (sic). Où l’on apprend (Frédéric Bernès) qu’il faut décrypter pour saisir ce que veut l’ancien ministre, aujourd’hui président de la Fédération française de rugby (FFR).
Si l’on comprend bien Bernard Laporte aimerait pouvoir garroter une hémorragie : celle des jeunes licenciés des écoles de rugby. Et, pour cela, rassurer leurs parents. Au risque de se prendre dans les tapis des réseaux sociaux. Non, il ne s’agit pas d’anesthésier un sport aujourd’hui florissant sous de formidables perfusions financières. Pour autant l’heure est venue de « renforcer la sécurité ».
Cœur du sujet : la réduction des plaquages traumatiques. Et faute de pouvoir agir sur les adultes, se pencher sur les moins les de 12 ans, dans les écoles de rugby. « A défaut d’interdire tout plaquage, l’idée est d’appliquer peu à peu le jeu à toucher : chaque jeune a désormais obligation de faire une passe deux secondes après avoir été heurté par un adversaire » nous explique Le Monde (Adrien Pécout). Cette nouvelle réglementation est censée « encourager à la prise d’informations, de décisions, au travail des appuis », selon la lettre présidentielle envoyée aux dirigeants des 1900 clubs du pays de France.
« Fuite des gamins »
Nous sommes ici, précisément, au croisement de la pédagogie et de l’histoire rugbystique : « Ce changement dans la formation doit permettre une future pratique cultivant plus encore l’évitement et la passe pour le franchissement ». C’est, pour le dire autrement, une révolution annoncée conjointement par Canal Plus, Louis XVI et Joseph Fouché. Le Monde :
« Plus les enfants apprendront à jouer dans les espaces, plus ils privilégieront le rugby en mouvement, et non le rugby de collisions qui a cours aujourd’hui chez les adultes, et en particulier chez les joueurs professionnels. La mesure est un pari sur l’avenir. Elle constitue aussi un signal visant à rassurer les parents qui craindraient de laisser leur progéniture pratiquer un sport dont l’évolution inquiète. L’enjeu est d’importance, à l’heure où la FFR lutte contre l’érosion du nombre de licenciés, aujourd’hui estimé à 272 000. »
Il y a un an l’empereur Laporte faisait déjà état d’une « perte de 16 000 gamins à l’école de rugby depuis 2012 ». Et, avec des mots impériaux, insistait sur la nécessité de bien « vendre notre sport ». Le Monde nous apprend aussi que Florian Grill (« l’un des principaux opposants à Bernard Laporte au sein du comité directeur de la FFR ») entend, par exemple, « interdire et sanctionner sévèrement les plaquages » au-dessus de la poitrine, ou encore « matérialiser la ligne de plaquage » autorisée « par une couleur différente sur les maillots ou les shorts ».
Question citoyenne à MM Bernard Laporte et Florian Grill : pourquoi, côté spectacle, plaquage et réduction des risques, ne pas faire plus et mieux – viser un peu plus bas ?
A demain
Une réflexion sur “Plaquage : les Gros Pardessus français auraient-ils enfin perçu le premier vent du boulet ?”