Bonjour
Le Point a pris bien des pincettes. Une « exclusivité » associée de mille et une précautions jésuites. L’exclusivité : des extraits d’un livre à paraître : « Dépressions, antidépresseurs. Psychotropes et drogues. Efficacité. Danger. Contre-indications » 21 euros – Cherche-Midi). Les pincettes : un entretien avec le Pr Antoine Pelissolo (CHU Henri-Mondor, Créteil) dénonçant les simplifications abusives des auteurs de l’ouvrage à paraître ; et une présentation peu banale de Thomas Mahler et Jérôme Vincent :
« Faut-il avoir peur des antidépresseurs ? Après leur tonitruant « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », phénomène éditorial de l’année 2012, « les tontons flingueurs de la pharmacie » (Le Monde) récidivent. Dans « Dépressions, antidépresseurs : le guide » (Cherche-Midi), à paraître la semaine prochaine, le pneumologue Philippe Even et l’urologue Bernard Debré 1 s’attaquent à un marché estimé à 100 milliards de dollars dans le monde pour l’ensemble des psychotropes, dont 20 milliards de dollars rien que pour les antidépresseurs. Pour ces professeurs, la société s’est, en une quarantaine d’années, considérablement psychiatrisée. Alors qu’à l’époque on ne portait ce diagnostic que pour des mélancolies profondes et que le mot « dépression » était tabou, il concernerait aujourd’hui entre 5 et 10 millions de Français. Est déprimé quelqu’un qui a un mal-être, des angoisses, une inquiétude autrefois passée sous silence… Parallèlement, après des découvertes de molécules innovantes contre cette maladie entre les années 1950 et 1970, l’industrie pharmaceutique ne ferait, selon eux, que recycler les mêmes formules, aboutissant à une surprescription de médicaments vendus de cinq à vingt fois plus cher. Leur efficacité reste, elle, scientifiquement discutable, ciblant en priorité la sérotonine, neuromédiateur dont une baisse de la concentration serait la cause d’humeurs dépressives.
« Philippe Even et Bernard Debré ne s’arrêtent pas aux seuls antidépresseurs, mais abordent aussi l’ensemble des psychotropes : anxiolytiques (120 millions de boîtes prescrites, 200 comprimés par an par Français), antipsychotiques (tranquillisants majeurs) et psychostimulants (Ritaline, notamment). Sollicités pour surmonter les dépressions, les insomnies, les douleurs chroniques ou les migraines, ces substances qui « agissent sur l’esprit » représentent aujourd’hui le premier marché des médicaments, devant ceux destinés aux maladies cardiaques et cancéreuses.
« Ce mi-guide, mi-pamphlet va-t-il déclencher une nouvelle polémique ? Après la publication de leur premier manuel, devenu un best-seller, les auteurs ont été condamnés à une année d’interdiction d’exercice pour « avoir contesté les derniers acquis de la science », jugement réduit à un blâme par le Conseil national de l’ordre des médecins. En 2016, Philippe Even a été radié pour avoir utilisé le terme de « putains académiques » envers des confrères, une formule qu’il n’a, selon lui, fait qu’emprunter au professeur danois Peter Gotzsche. Si les analyses de ce nouvel ouvrage ne sont pas incontestables, les conclusions se révèlent en fait très raisonnables, rejoignant l’avis émis en 2017 par la Haute Autorité de santé, qui a évoqué « un mauvaise usage des antidépresseurs » et a mis en garde les généralistes : ‘’Quel que soit le niveau de dépression, la prise en charge repose en premier lieu sur une assistance psychologique’’. »
Comment, en somme, espérer la polémique en donnant toutes les raisons de ne pas la voir émerger.
A demain
1 L’ouvrage a été rédigé « avec la collaboration » de Guy Hugnet, journaliste indépendant spécialisé dans les enquêtes scientifiques et les affaires criminelles. Ancien cadre de l’industrie pharmaceutique, il a publié plusieurs livres sur les médicaments psychotropes – dont « Antidépresseurs la grande intoxication » (Le Cherche-Midi, 2004), – ainsi que de nombreux articles, notamment dans le mensuel Sciences et Avenir.
Ils ne vont pas être tout seuls les tontons.
Là ils jouent sur du velour.
Tout à commencé façon anti-inflammatoires Anti-Cox 2 (on publie l’etude favorable à 6 mois en sachant que à 12 mois la même étude terminée, est négative).
http://www.abc.net.au/science/articles/2008/02/27/2173959.htm
Révélation en 2008 d’etudes cachées sur les antidépresseurs. OU négatives étiquetées positives (on a vu , rarement, ça avec les dates de péremption de la viande dans la grande distribution).
Jetez un oeil sur ce qu’en dit RxISK et le bon David Healy un prof de psychiatrie (un peu d’eminence based medicine) :
https://rxisk.org/about/team/
https://rxisk.org/tools/guides/
https://rxisk.org/antidepressants/#The_benefits_of_antidepressants
« Do antidepressants work?
If the question is do SSRIs emotionally numb? – the answer would be yes. If tested for these effects, SSRIs are as easy to distinguish from placebo as alcohol is — and we don’t need trials for this. Trials are needed for the antidepressants because there are doubts as to how helpful effects like emotional numbing are in depression.
For most people, saying a treatment “works” suggests it saves lives, or enables people to return to work, or makes the chances of an illness returning in the future less likely.
As of 2016, the trials that had been done for antidepressants involving over 100,000 patients showed more deaths in those on antidepressants than on placebo.1
There is no formal research showing that antidepressants get people back to work — no one has ever attempted to investigate this. Studies have looked at quality of life, but only 5% of the results have been published.
There is some evidence that antidepressants may make future episodes of depression more likely.
SSRIs and other newer antidepressants do not work for severe disorders. SSRIs are much more useful for some nervous states such as obsessive compulsive disorder than other antidepressant groups.
What overall impact will antidepressants have on how I function?
If you are severely depressed and given an older tricyclic antidepressant, it may dramatically shorten the episode, save your life, your marriage and get you back to work.
If you are suffering from mild to moderate depression, or from chronic (long-term) depression, the treatments are more likely to produce side effects rather than benefits. Any improvement on medication is more likely to be due to time or the placebo effect, and your problem is then ensuring you can get off treatment. If you can identify a very clear benefit such as reduced anxiety, there is a chance the antidepressant rather than placebo is making a difference.
If you are on a cocktail of drugs, you might ask your doctor the question how they would function on this cocktail and if the answer is not very well, the same is likely to apply to you.
Are the effects of antidepressants down to placebo?
Many publications state that 5 out of 10 people respond to antidepressants and 4 out 10 respond to placebo, giving the impression that the effects of antidepressants are all in the mind. They aren’t. What this data shows is that many of us get better without medication or therapy.
etc »
Mais c’est très difficile pour les médecins de reconnaitre qu’ils ont fait faux toute leur carrière.
En général et selon Kuhn, les changements de paradigmes viennent des outsiders pas des gens de la spécialité. Quand enfin les dogmes faux tombent.
Et pourtant elle tourne.