Bonjour
Le Monde daté de demain nous en apprend beaucoup sur aujourd’hui (Pascale Santi). En révélant l’existence d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) daté de janvier dernier mais rendu public hier lors d’un colloque organisé au ministère des Solidarités et de la santé : Rapport intitulé « Situation de la chirurgie de l’obésité » – Dr J.Emmanuelli, V.Maymil, P.Naves (IGAS), avec le concours de C-T.Thuong, interne en santé publique (Janvier 2018 – – N°2017-059R). Résumé du résumé :
« La chirurgie bariatrique est une intervention de dernier recours pour des personnes souffrant d’obésité sévère ou morbide. Cette résection d’une partie de l’estomac, voire de l’intestin, comporte des risques liés à l’acte opératoire lui-même, mais aussi à ses conséquences sur la fonction digestive et sur le psychisme des personnes opérées. Le nombre de ces interventions chirurgicales a triplé en 10 ans (60 000 en 2016).
« L’essor de la chirurgie de l’obésité pose de sérieuses questions : non-respect des indications, lacunes significatives dans la préparation des personnes et dans le suivi post-opératoire. Outre la nécessité de reconnaître l’obésité comme une maladie chronique et de mieux évaluer l’efficacité clinique et médico-économique des prises en charge, la mission formule une trentaine de recommandations visant à mieux encadrer, contrôler et surveiller cette chirurgie.»
Pertinence, scalpel et stigmatisation
On peut aussi, comme l’IGAS, le dire autrement : « Il n’est pas acceptable que la chirurgie bariatrique soit aussi peu encadrée et suivie ». Ou encore : « l’essor que connaît cette chirurgie « n’est pas sans poser de sérieuses questions ». « Une part non négligeable des indications est excessive ou mal posée » et les pratiques « faiblement encadrées ».
On sait que l’obésité est là quand l’IMC dépasse 30 kg/m2. Qu’elle concernerait, en France, environ 7,6 millions de personnes (la moitié de la population étant en « surpoids »). « Paradoxe, si ces taux sont moindres que dans d’autres pays industrialisés, l’Hexagone figure parmi les pays qui opèrent le plus dans le monde » souligne le quotidien du même nom.
Pour le reste une efficacité établie, des conséquences non négligeable sur le psychisme, un suivi des patients trop souvent défaillant et la somme des griefs, des accusations et des recommandations qui caractérisent les rapports de l’IGAS tout en justifiant leur existence. « La pertinence des soins est un enjeu qui me tient à cœur, particulièrement en ce qui concerne la chirurgie bariatrique chez les jeunes, a déclaré Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de de la santé du colloque. Il est essentiel de lutter contre les préjugés et les risques de stigmatisation qui entourent parfois les personnes souffrant d’obésité. »
Solidarités et santé ou pas, obésité ou non, quel ministre oserait soutenir que le pouvoir exécutif ne doit, aujourd’hui, ni réduire les risques ni lutter contre les préjugés ?
A demain
Une réflexion sur “Grâce à l’IGAS, tout savoir sur la chirurgie française de l’obésité, ses succès, ses excès”