Bonjour
Une étude, une confirmation et une question.
L’étude a été commanditée par Fontem Ventures (groupe Imperial Brands) – et a été publiée le 3 septembre dans le Journal of Environmental Research and Public Health : The Value of Providing Smokers with Free E-Cigarettes: Smoking Reduction and Cessation Associated with the Three-Month Provision to Smokers of a Refillable Tank-Style E-Cigarette. Elle est signée par le Pr Neil McKeganey (Centre for Substance Use Research, West of Scotland Science Park, Glasgow).
Réalisée à l’aide de 72 fumeurs adultes elle a permis aux scientifiques l’ayant conduit d’affirmer que 36,5 % des fumeurs ayant eu à disposition une cigarette électronique de la marque « blu Pro» (ainsi que tous les arômes commercialisés qui vont avec) ont totalement cessé de fumer après 90 jours. La moyenne du nombre de cigarettes consommées quotidiennement est passée de 14,38 à 3,19. Une diminution du nombre moyen de jours par mois pendant lesquels les participants fumaient a été enregistrée, passant de 27,87/30 au départ à 9,22/30 jours après un mois et demi. La majorité des fumeurs ont affiché une réelle préférence pour les e-liquides aromatisés (fruités, gourmands etc…). Tous les participants ont trouvé que les saveurs utilisées étaient importantes pour les aider à changer ou à réduire leur consommation de tabac,
A la suite de cette étude, 92 % des fumeurs pensaient que la cigarette électronique les avait aidés à réduire leur consommation de tabac, ou à s’en passer complètement. « Cette recherche, bien que financée par un industriel du tabac et limitée à une courte durée d’observation, renforce le rôle positif de la vape dans la lutte contre le tabagisme » résume le site vapingpost.com (Alistair Servet).
Changer de comportement
« Nos données montrent qu’il est possible de faciliter un changement de comportement significatif de la part des fumeurs en leur donnant accès à des produits de cigarettes électroniques de haute qualité, au moins pour une courte période de temps » résume le Pr McKeganey. Et pour le Dr Grant O’Connell, directeur des affaires générales de Fontem Ventures ces résultats dépassent de loin ceux obtenus avec les traitements substitutifs à la nicotine.
Interrogé par vapingpost.com le Pr Bertrand Dautzenberg a fait ces commentaires :
« Cette étude a été réalisée sur un petit effectif (71 personnes dont 8 perdues en cours de route qui ne sont pas comptabilisées, alors qu’il faudrait les compter comme des échecs (le vrai chiffre à 90 Jours serait donc de 32,4 % et non 37 (63/72). Il est également bon de savoir que les fumeurs sont payés en plus de se voir offrir le matériel et le remboursement des liquides qu’ils consomment. Les résultats sont donc seulement déclaratifs.
« Finalement ceci n’apporte rien (« étude exploratoire » » disent les auteurs). Cependant, ses résultats restent plausibles puisqu’un tiers des fumeurs intéressés par la vape que l’on aide un peu ne fument en effet plus à 3 mois. Une étude bien faite, indépendante de l’industrie du tabac, avec un groupe de contrôle ainsi qu’une vérification de l’abstinence, serait quand même la bienvenue ».
Pour finir, la question : comment comprendre qu’aucun des organismes publics français en charge de la santé et de la recherche médicale n’ait encore conduit les travaux qui permettraient, en toute indépendance, de trancher ? Comment le justifier ?
A demain
En passant, comme c’est un blog qui parle de science, l’affectation d’un « outcome » à des « no show » est une falsification de résultat. La proportion de ces « absents » doit être notée et discutée mais ne peut être scientifiquement comptabilisée (ni dans le numérateur, ni dans le dénominateur).