Bonjour
Homme politique de droite Edouard Philippe a longtemps été « contre » l’élargissement de la pratique médicalisée de l’insémination artificielle avec donneur aux femmes seules ou aux couples de femmes. C’était, pourrait-on dire, dans l’ordre des choses de l’ancien monde. Puis Edouard Philippe a été nommé Premier ministre par le président de la République dont il avait pourtant dit (et écrit) le plus grand mal durant la campagne présidentielle.
Interrogé le 27 septembre 2018 lors de l’Emission Politique sur France 2, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré être désormais « plutôt favorable » « à titre personnel » (sic) à cet élargissement qui, aujourd’hui, fait polémique. A « titre personnel » ? Mais encore Monsieur le Premier ministre ?
Considérant la questions du remboursement par la Sécurité sociale Edouard Philippe s’oriente plutôt vers une réponse positive : « Je ne dis pas qu’il doit être généralisé tout le temps, mais peut-être que l’on peut se demander, si l’on est obligé d’aller dans le tout ou rien, si on ne peut pas regarder s’il y a des règles à mettre en œuvre pour éviter les dérives ».
Ce qui ne veut strictement rien dire. Quel tout ou rien ? Quels chiffrages ? Quelles « dérives » ? Où l’on voit qu’Edouard Philippe peut, sur certains sujets, faire preuve de pédagogie et en même temps, sur d’autres, manier la langue de bois en souriant.
Une aile manquante
Et maintenant ? Dans la majorité présidentielle, désormais, les voix dissidentes se sont tues. Sauf celle de voix dissidentes, de la député Agnès Thill (La république en marche, Oise), qui dit « faire désormais figure d’opposante de l’intérieur sur les questions de bioéthique ».
« Lors de la campagne législative, j’étais plutôt pour, explique-t-elle. Mais mon opinion a évolué avec le temps, notamment à la faveur des auditions menées à l’Assemblée sur la bioéthique. Je ne me rendais pas compte des conséquences d’un tel changement. Désormais, j’ai changé d’avis.
« D’un côté, on lance un plan pauvreté, notamment pour venir en aide aux mères seules, et de l’autre, on va créer des familles monoparentales et placer des enfants en situation de précarité affective et financière. Bien sûr, les enfants se développent, ils sont normaux, brillants, ils peuvent réussir dans la vie. Mais il n’empêche qu’il leur manque une aile. »
Mme Thill est pleinement consciente d’être minoritaire au sein du groupe. « Il n’est tout de même pas interdit de réfléchir ! » dit-elle. Elle votera « contre la révision de la loi ». Combien seront- ils à prendre exemple sur Mme Thill ?
A demain