La cigarette électronique n’arrive pas à la cheville scientifique du Zyban® ou du Champix®

Bonjour

Nous évoquions il y a peu la participation, à une opération Pfizer (varénicline – Champix®) du D Anne-Laurence Le Faou, Anne-Laurence Le Faou, présidente de la Société Francophone de Tabacologie, responsable du centre ambulatoire d’addictologie (Hôpital européen Georges-Pompidou). Elle répondait il y a peu aux questions du Magazine de la santé (France 5)  Edifiant.

Que sait-on aujourd’hui des effets néfastes de la cigarette électronique ?

Dr Anne-Laurence Le Faou : « La cigarette électronique n’est pas un médicament donc les effets indésirables ne sont pas enregistrés. La littérature scientifique montre par exemple que quelqu’un qui utilise cette cigarette électronique et qui a une pathologie pulmonaire peut avoir une exacerbation de ses symptômes, notamment de la toux. Mais globalement, on n’a pas de monitorage des effets indésirables. »

 Est-ce qu’il y a un sur-risque d’infarctus comme le montre une étude américaine publiée récemment ?

Dr Anne-Laurence Le Faou : « Ce sur-risque a été montré par une étude américaine. Effectivement, quand vous avez des « shoots » d’une substance étrangère qui arrive brutalement au niveau des vaisseaux sanguins, il y a forcément une réaction vasculaire mais pour en être certain, il est nécessaire d’enregistrer les effets indésirables, de les faire déclarer avec un système spécifique pour construire la connaissance sur les risques. On ne peut pas garantir qu’il y aucun risque »

 Est-ce que la cigarette électronique est efficace pour les fumeurs qui veulent arrêter ?

Dr Anne-Laurence Le Faou : « Des méta-analyses ont été faites pour évaluer l’efficacité de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique mais les résultats sont contradictoires. Il faut plusieurs années pour recueillir des données mais les dispositifs évoluent en permanence, il y a toujours des nouveautés. Donc à chaque fois, les études qui sont publiées portent sur des modèles dont les mécanismes sont différents. Par exemple, le dernier produit en date utilise du tabac chauffé. Là-dessus, nous avons une étude suisse qui montre que des produits toxiques sont diffusés en quantité importante parce que la combustion est incomplète. »

 Est-ce qu’il faut continuer à proposer la cigarette électronique comme outil de sevrage ?

Dr Anne-Laurence Le Faou : « On ne peut pas la recommander comme on le fait pour des médicaments dont l’efficacité est prouvée scientifiquement. Mais on ne la déconseille pas. Simplement, pour éviter ces « shoots » dont je parlais, on va donner un traitement complémentaire comme des patchs ou des médicaments comme la varénicline 1 ou le bupropion 2 qui fonctionnent bien. »

 A demain

 1 varénicline ou Champix® agoniste partiel des récepteurs nicotiniques cérébraux indiqué dans le sevrage tabagique chez l’adulte, est désormais remboursable à 65 % par l’Assurance maladie.  Cette prise en charge s’applique lorsque Champix® est prescrit en seconde intention, après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques, chez des fumeurs ayant une forte dépendance au tabac (score au test de Fagerström supérieur ou égal à 7). Il n’a pas été objectivé d’augmentation des troubles psychiatriques graves (dépression, comportement suicidaire), ni d’événements indésirables cardio-vasculaires, associés à l’utilisation de la varénicline par rapport au placebo, au bupropion ou aux TNS (Vidal).

2 bupropion ou  Zyban®  « Le bupropion fait partie de la famille des antidépresseurs, mais n’est pas utilisé pour ses propriétés antidépressives. Il diminue les symptômes du sevrage tabagique, sans que son mécanisme d’action dans cette indication soit connu avec précision. Non remboursé, prix libre dans les pharmacies d’officine (Vidal).

 

3 réflexions sur “La cigarette électronique n’arrive pas à la cheville scientifique du Zyban® ou du Champix®

  1. Cher blog, même quand c’est Mme Le Faou qui se fend d’une affirmation fausse, le journaliste (de France 5) peut, doit, corriger des données disponibles.
    L' »étude » américaine concernant les effets cardiovasculaires ne montre aucune sur-mobidité causée par le vapotage (en l’occurence elle montre qu’arrêter de fumer avec ou sans vape donne le même OR d’avoir eu un accident cardiaque, le plus probablement avant de vapoter). Une étude complémentaire (reproduction sur deux autres années, plus récentes et disponibles à l’heure de la première) est en cours de publication et semble indiquer (confirmer) l’absence de corrélation avec le vapotage (mais bien confirmer la corrélation avec le tabagisme).
    Sans méta-fake on peut constater à répétition depuis plus de 5 ans des résultats largement de l’ordre des autres méthodes ou supérieurs avec le vapotage là où c’est suivi comme en UK, dans la plupart des études récentes (comme le confirme Cochrane) et dans toutes les statistiques en population.
    Enfin le tabac chauffé n’est pas du vapotage (ni en techniquement, ni règlementairement) et même là l' »étude » Suisse confirme les données du fabricant (comme les autres études indépendantes plus sérieuses) soit une réduction par au moins 10 des substances nocives prioritaires selon l’OMS (les commentaires déplacés de l’auteur ne font que confirmer que certaines cigarettes délivrent déjà beaucoup moins de substances nocives que la référence et que sa sélection « aléatoire » d’une référence non-normalisée ).
    Et puisque l’on ne recommande que les médicaments à l’efficacité prouvée, je suppose que le Dr. Le Faou retire les patchs de ses ordonnances puisque la FDA en a démontré l’inefficacité à 12 mois (en population rien de moins).
    Décidément l’argent et les pressions pour maintenir une faible sortie du tabagisme ont un effet hallucinant.

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