Bonjour
Pourquoi lui, et pourquoi ici ? Lui : le Pr Norbert Ifrah. Ici : Le Parisien repris par Le Point : « Les détracteurs du dépistage du cancer du sein sont ‘’irresponsables’’. Le patron de l’Institut national du cancer dénonce la campagne de dénigrement organisée sur les réseaux sociaux. »
Ainsi donc le directeur de l’Institut national du cancer (INCa), un homme « de nature plutôt discrète », a décidé de réagir face à la montée des critiques qui touchent le dépistage du cancer du sein. En France, nous dit-on, moins d’une femme sur deux se fait dépister à partir de 50 ans. Un chiffre loin d’être satisfaisant pour ce cancérologue. Le Pr Ifrah :
« On assiste en France à une campagne de dénigrement surréaliste, notamment sur les réseaux sociaux. Ses détracteurs, peu nombreux, mais très actifs, sont irresponsables. N’oublions pas que 59 000 nouveaux cancers du sein sont détectés chaque année et que 12 000 femmes en meurent. »
Principal argument, récurrent, des détracteurs : le risque de « sur-diagnostic » – la détection des lésions qui n’auraient pas forcément évolué en cancer du vivant de la femme et qui ne nécessiteraient pas d’interventions – bien au contraire. Réplique mesurée du Pr Ifrah : « un certain nombre de cancers localisés n’évoluent pas, sans que l’on sache pourquoi ; 80 % vont évoluer, d’où la nécessité d’un suivi régulier (…) Je ne dis pas qu’il y a zéro opération inutile, mais elles sont très peu nombreuses (…) avec le dépistage organisé, on épargne à près de 12 % des femmes une chirurgie lourde ». Pour le Pr Ifrah « d’après les études mondiales, le dépistage permet d’éviter entre 15 et 20 % de décès ».
Et le PrIfrah de conclure : « C’est pour cela que lire sur les réseaux qu’il existerait de faux cancers me sidère. Ce terme, catastrophique, est nuisible».
Que répondront les réseaux ?
A demain
@jynau
Merci Mr Nau pour tous vos magnifiques partages
Mr Ifrah n’a-t-il pas lu la concertation citoyenne sur le dépistage par mammographie du cancer du sein de 2016? n’a-t-il pas lu la mise au point du syndicat national des jeunes médecins généralistes « le dépistage Octobre Rose (élegamment sous entendu l’INCa) naufrage de santé publique http://www.snjmg.org/blog/post/octobre-rose-un-naufrage-de-la-sante-publique/1543 ou lu la dernière affiche de Cancer Rose (groupe de médecins et chercheurs indépendants) se référant à l’étude de Peter Gotzsche, Cochrane 2013? n’a-t-il pas vu la vidéo youtube de Jill WRUBLE qui parle de cancers inoffensifs (et d’une fréquence des cancers du sein pouvant aller jusqu’ 39% des femmes)?
Au plaisir de lire vos prochaines rubriques
Dr Jean Michel Benattar, gastro entérologue libéral à Nice
on pourrait également parlé de l’article du journal l’Alsace consacré au sujet le vendredi 26 octobre
cb
« Je ne dis pas qu’il y a zéro opération inutile, mais elles sont très peu nombreuses »
ça c’est de la science. Avec mon doigt mouillé (qui peut faire également office de frottis), je prédis qu’il y en a un peu, mais pas beaucoup, et que ce pas beaucoup est inférieur au un peu plus (un autre doigt mouillé, en même temps ? je ne sais pas) de femmes qui mourraient d’un cancer non dépisté.
A rebours des études scientifiques la parole du directeur de propagande de l’inca. Pas certains que cela détourne les gens de l’image charlatanique de la médecine.
C’est pourtant tellement simple de contrer des informations fausses : montrer des études sérieuses et indépendantes. Les faits. Mais nan, on a toujours juste la parole d’un pantin qui monte au créneau avec son argument d’autorité (manque plus que la photo du bonhomme en blouse blanche devant une paillasse histoire de faire scientifique). c’est juste pitoyable. Il y a des dizaines de situation qui pourraient rendre à la médecine ses lettres de noblesses perdues dans les dizaines scandales sanitaires qui se suivent avec une régularité d’horloges suisse (avec les morts qui vont avec). Celle là en est une, mais non on nous sort une fake news facilement démontée par un peu de recherche. ILS (je sais qu’ils sont de l’ancien monde) devraient se rendre compte que dorénavant l’information n’est pas limité à la pravda et les mensonges délivrés par les organes du pouvoir sont vite éventées.
Pablo Servigne montre que tout dans notre société est impacté par les mythes ‘fondateurs’ (et même la science) et que ces mythes sont simplement faux.