Bonjour
La « PMA pour toutes/sans père » fait chaque jour un peu plus débat en France. Et depuis des années des femmes françaises « sans partenaire masculin » se rendent (notamment) à Barcelone pour tenter de concevoir et de procréer via une insémination artificielle (IAD) médicalisée ou une fécondation in vitro. Leur nombre, nous dit-on, ne cesse de croître.
Qui sont-elles ? L’Institut Marquès 1 connaît une partie des réponses et il vient d’entrouvrir son coffre à la presse française. C’est bien trop bref et sans aucune valeur sociologique. Voici ce que dit le Dr Maria López-Teijón, directrice de l’Institut Marquès et auteure d’un « Blog de la fertilité » affichant « plus de 450 K adeptes » (sic).
« D’après cette enquête, la plupart de ces femmes ont des traits communs : elles sont ‘’très indépendantes’’ ; elles ont des ‘’niveaux éducatifs’’ et ‘’pouvoirs d’achat moyens et hauts’’ ; elles ont avant tout un ‘’projet familial clair’’. ‘’Les profils de patientes que nous recevons en tant que spécialistes de le procréation médicalement assistée, sont un reflet des changements de notre société qui, sans doute, se trouve en plein processus de féminisation” »
On aimerait en savoir plus. On ne le saura pas. Reste, comme toujours, la publicité :
« Au-delà d’une législation favorable, l’Institut Marquès offre aux patientes françaises les dernières avancées médicales, scientifiques et techniques, ainsi qu’un traitement personnalisé dans leur propre langue. Chaque patient a un professionnel de référence attitré qui, en plus de la prise en charge en français, accompagne les patientes et fournit toutes les informations nécessaires tout au long du processus. Grâce à cela, les patientes peuvent effectuer le traitement uniquement pour le transfert en évitant les déplacements inutiles.
Voir son embryon au-delà des Pyrénées
« Le centre est pionnier dans l’utilisation des incubateurs Embryoscope, qui permettent d’obtenir des images du développement des embryons obtenus par FIV que la patiente peut voir depuis chez elle en direct à travers d’Internet ou depuis son téléphone portable. Dans le centre barcelonais tous les embryons sont cultivés avec de la musique (une étude de l’équipe a montré en 2013 que les micro-vibrations musicales améliorent un 5% le taux de fécondation).
Le tout sur fond d’eugénisme et de marchandisation du corps humain dont les noms ne sont jamais pas prononcés :
« Au moment de sélectionner un donneur, seuls les centres qui disposent de leur propre banque de sperme peuvent attribuer dans de bonnes conditions le candidat idéal pour chaque femme, ainsi ils peuvent aller au-delà des données basiques comme le groupe sanguin, rhésus, poids, taille ou couleur de peau, des yeux et des cheveux. L’Institut Marquès possède sa propre banque de sperme et bien que le don soit anonyme et que la patiente ne peut pas connaitre l’identité du donneur, l’équipe médicale elle, dispose de photos et d’informations sur ses loisirs, goûts et formation. De plus, il n’y a pas de liste d’attente. »
Ne pas s’inquiéter : si, en plus d’avoir recours à un donneur de sperme, les femmes ont besoin d’un don d’ovules, l’Institut Marquès répond à la demande. Autre option : l’adoption non pas d’enfants mais d’embryons 2 :« Les patientes peuvent adopter un embryon venant d’autres femmes et couples sains (sic) qui ont réalisé avec succès un traitement de fécondation in vitro et qui ont cédé leur tutelle à l’Institut Marquès une fois qu’ils ont décidé qu’ils ne voulaient pas d’autres enfants. L’adoption d’embryons augmente année après année. 20% des adoptions correspondent à des femmes sans partenaire masculin. »
La « PMA pour toutes/sans père » fait débat en France. Ce n’est plus le cas en Espagne.
A demain
@jynau
1 L’Institut Marquès se présente ainsi : « Un centre barcelonais à la renommée internationale dans les domaines de la gynécologie, l’obstétrique et la reproduction assistée, présent à Barcelone, Londres, Irlande (Dublin et Clane), Italie (Rome et Milan) et Kuwait. Ce centre, spécialisé dans les cas qui présentent une difficulté particulière, aide les personnes dans plus de cinquante pays à réaliser leur rêve de devenir parents. L’Institut Marquès offre les meilleurs taux de grossesse, avec 89% de réussite par cycle de fécondation in vitro avec don d’ovocytes. Leader en innovation, il développe une importante ligne d’investigation sur les bénéfices de la musique lors des débuts de la vie et la stimulation fœtale. Aussi, engagé pour la cause environnementale, l’Institut Marquès réalise depuis 2002 des études sur le rapport entre les toxiques environnementaux, la stérilité et les traitements de reproduction assistée. »
2 « PMA : à Barcelone, une plate-forme mondiale de cession d’embryons humains abandonnés » Journalisme et santé publique, 23 septembre 2018