Bonjour
Extension du domaine de la lutte. On connaît les liens entre le pouvoir politique et les addictions – que ces dernières soient légales et fiscalisées ou mafieuses et combattues. Et on connaît le prix considérable des ambiguïtés, jamais levées, dans ce domaine. Il faut désormais compter avec un nouveau chapitre addictif et esclavagiste : celui de la dépendance à une énergie désormais considérée comme mortifère. Une affaire qui se cristallise, en France, sous l’appellation « carburants ».
12 novembre 2018. Dans une tribune qui vient d’être publiée sur Franceinfo, le Réseau Action Climat et ses vingt-deux associations membres – parmi lesquelles Greenpeace, WWF ou Oxfam 1 – appellent le gouvernement à « sortir les citoyens de leur dépendance au diesel et à l’essence ». Un propos centré sur la « fiscalité écologique » qui ne va pas vraiment dans le sens du vent. Un propos qui sifflera aux oreilles de bien des responsables politiques.
« Depuis plusieurs jours, les prises de parole de plusieurs responsables politiques de tous bords alimentent les tensions autour de la hausse des prix des carburants, dénonçant à tout va la fiscalité écologique. Et ce, alors que ces mêmes responsables placent l’urgence climatique et la lutte contre la pollution de l’air parmi leurs priorités. Pour le Réseau Action Climat et ses associations membres, ces responsables devraient commencer par rappeler que la fiscalité écologique est un outil indispensable, en soi, pour répondre à la crise climatique que nous connaissons, et qu’il convient à tout prix de préserver les dispositifs mis en place via l’adoption de solutions concrètes additionnelles.
« Instrumentaliser la fiscalité écologique est irresponsable. Irresponsable alors même que le GIEC rappelait le mois dernier que sans efforts supplémentaires sans précédent pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, nous ne pourrons nous mettre à l’abri des pires impacts du dérèglement climatique et que la pollution de l’air continue chaque année d’occasionner 48 000 morts prématurées dans notre pays. »
Incurie chronique
Pour les signataires de cette tribune le gouvernement français est également responsable de la crise en cours, « puisqu’il tarde à mettre en place des mesures rapides et suffisamment ambitieuses pour financer les alternatives à la voiture et aider ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer autrement ». Responsable aussi « parce que cette fiscalité qui touche les Français épargne les secteurs les plus polluants et émetteurs de gaz à effet de serre, comme le secteur aérien ou le transport routier de marchandises ».
On peut le dire autrement : à l’instar des précédents, le gouvernement actuel mène une politique des transports qui, à ce jour, n’est ni cohérente avec l’urgence climatique ni juste socialement.
On lira, dans cette tribune, les réponses proposées par les signataires et qui visent à permettre à terme de sortir les citoyens français de leur dépendance au diesel et à l’essence : transports en commun et vélo … développement de véhicules véritablement moins émetteurs et moins polluants … désenclavement des territoires via un réseau ferré opérationnel modernisé et accessible à tous les portefeuilles … lutte contre l’étalement urbain en rapprochant les lieux de vie des lieux de travail et de loisirs.
Soit un chapelet de réductions des risques qui doivent être actées et financièrement soutenues par le gouvernement dans une prochaine loi. Sans oublier toutefois ceux qui ne peuvent, pour l’heure se sevrer, ceux qui ne peuvent pas faire autrement : parce qu’ils ont peu de moyens mais qu’en plus, du fait de leur implantation géographique, ils ne peuvent se déplacer autrement qu’en prenant leur voiture. C’est à ces citoyens que le gouvernement doit apporter de manière urgente un soutien financier, pour leur permettre de faire face à la hausse du prix des carburants.
Issue constructive
Reste l’essentiel : libérer notre pays de son addiction au pétrole – une addiction qui trouve ses racines dans une politique des transports axée depuis des décennies sur le recours à la voiture et un aménagement du territoire qui a allongé les distances à parcourir. Une politique courageuse de réduction des risques existe, ici aussi. Comme les solutions que le Réseau Action Climat a développées et porte depuis plusieurs années.
« Les recettes tirées de la fiscalité écologique devraient justement servir à les développer. Nous appelons les responsables politiques de tous bords à les défendre, et le gouvernement à les entendre. Ce sont elles qui permettront d’apporter une issue constructive à la crise en cours et d’éviter, comme cela a déjà été le cas par le passé, que la transition écologique ne se retrouve encore sacrifiée pour de mauvaises raisons. »
Des raisons d’espérer ? On ne peut, ici, que rappeler l’embarras croissant du gouvernement concernant son propre plan, sans cesse annoncé, sans cesse reporté, de lutte contre toutes les addictions qui ne sont pas des carburants. Le prochain Houellebecq est annoncé.
A demain
@jynau
1 Le Réseau Action Climat et ses associations membres (350.org ; Agir pour l’environnement ; Alofa Tuvalu ; Alternatiba ; CLER – Réseau pour la transition énergétique ; CCFD-Terre solidaire ; 4D ; FUB ; Fnaut ; Fondation pour la Nature et l’Homme ; France Nature Environnement ; Greenpeace France ; Hespul ; Les Amis de la Terre ; Ligue de protection des oiseaux ; Oxfam France ; REFEDD ; Réseau Sortir du nucléaire ; Secours catholique-Caritas France ; WECF ; WWF France ; Zero Waste France).
Pas mal d’incohérence dans le texte repris.
J’adore ces associations écolos qui ont discours gouvernement-compatible (qui par sa politique favorise la pollution.
J’adore ces associations écolos qui tapent sur le petit histoire de se faire mousser un peu.
Mais rapprocher le travail du logement, ce n’est pas lutter contre l’étalement urbain, c’est intégrer l’étalement urbain harmonieusement dans la nature car l’empilement est générateur de pollution.
Encore un article de bobo qui habitent en centre-ville accros à l’énergie électrique (nucléaire) qui polluent pendant 100 000 ans.
Si vous voulez voir une VRAIE associations écolos, allez voir DGR c’est pas la même tasse de thé.