Un pays qui «se cabre», un ras-le-bol qui «sourd»: les deux verbes inquiétants du jour

Bonjour

21 novembre 2018. Tous les médias reprennent les mots prononcés, hier depuis Bruxelles, par Emmanuel Macron en réponse aux manifestations des Gilets Jaunes:

 « Nous sommes un pays qui se cabre car nous n’aimons pas le changement imposé, mais qui sait mener des transformations profondes quand le sens de l’histoire est là et que le projet est plus grand que lui. C’est une réalité que de dire que nous ne sommes pas un pays qui s’ajuste au fil de l’eau avec des réformes savamment pesées et la capacité d’un consensus permanent. Soyons lucides sur nous-mêmes. Nous ne sommes pas un régime parlementaire qui évolue par petites touches.

« Les transitions sont dures, parce qu’elles supposent de changer les habitudesEn aucun cas la transition écologique ne saurait se faire au détriment de la transition sociale, et ne saurait se faire au détriment des plus fragiles. »

 Cabrer (emploi transitif) : le sujet désigne une personne quand l’objet  désigne un animal, en particulier un cheval. Dresser, faire dresser sur les membres postérieurs : « Les gardes mobiles cabrent leurs chevaux devant les barricades des longues haies » Nizan, Les Chiens de garde,1932, p. 203.

Par analogie, en aviation : cabrer un avion. En relever la partie antérieure, soit pour lui faire prendre une ligne de vol ascendante, soit pour faire diminuer sa vitesse : « Notre radio et nos deux pilotes (…), s’amusent de leur appareil, comme d’un jouet magnifique; ils le cabrent jusqu’à l’impossible ». Morand, Air indien,1932, p. 233.

Question : qui, aujourd’hui, cabre la France ?

Même jour, cette citation du Monde (Patrick Roger) : « A Plounéour-Ménez (Finistère), 1 250 habitants, le maire, Jean-Michel Parcheminal, a revêtu, seul, un gilet jaune sous son écharpe tricolore. ‘’Pour le symbole, pour leur montrer ma solidarité. En tant qu’élu, nous vivons leurs souffrances. Ce n’est quand même pas normal que nos enfants n’arrivent pas à vivre décemment de leur travail, assure cet ancien militant des gauches syndicales et politiques. On sent aujourd’hui sourdre un ras-le-bol général. Les taxes sur le carburant n’ont été que le déclencheur d’un malaise profond, qui s’exprime en dehors de toute organisation, de manière spontanée. Cela n’a rien à voir avec ce qu’on a connu avec les Bonnets rouges [en 2013, en réaction à la mise en place de l’écotaxe pour les véhicules de transport de marchandises] ».

Sourdre (au figuré) : Naître, se manifester. «  En un instant toutes ses émotions de jeunesse lui sourdirent au cœur ». Balzac, Fille yeux d’or, 1835, p. 363.

A demain

@jynau

3 réflexions sur “Un pays qui «se cabre», un ras-le-bol qui «sourd»: les deux verbes inquiétants du jour

  1. Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Je sais plus de qui c’est.
    Ce que j’ai nommé ailleurs « la fièvre jaune » dépasse certainement beaucoup les simples histoires de pognon. Cherchez, commentateurs, ce dont ne veut plus la collectivité de France au lieu de ressasser en boucle le factuel immédiat . D’avance merci.

  2. @jardin en hesbaye

    Moi M’sieur j’ai une idée… par exemple 40 milliards en cice qui partent en dividende ? par exemple 100 milliards d’évasion fiscale.

    Faut vendre combien de millions de litres à 6cts de bonus pour arriver à 140 milliards ? bonjour la pollution.

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