Bonjour
Claude Angeli est l’un de ces (rares) journalistes français que l’on ne présente plus. Exclu (1964) du parti communiste, quand il a rejoint Le Nouvel Observateur – journal qu’il quitte pour entrer au Canard enchaîné (1971). Il y devient « chef des informations », puis « rédacteur en chef adjoint pour l’information politique », et « rédacteur en chef ». Intérêt marqué pour les sujets de politique étrangère (il dispose de « nombreuses sources » dans les milieux du renseignement militaire, de la diplomatie, et de la police).
Une telle mémoire ne saurait se taire : en 2012, l’hebdomadaire satirique annonce que Louis-Marie Horeau succède à Claude Angeli comme rédacteur en chef – ce dernier continuant néanmoins d’assurer une chronique de politique étrangère. Chronique que l’on retrouve chaque mercredi ouvré en pied de page 3.
Livraison datée du 5 décembre : « Désertions en masse au service de santé des armées ». Où l’on apprend que les soignants de ce service sont épuisés, sur-utilisés à 200% et hautement surchauffés. Diagnostic porté par la Commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. Inconnue du plus grand nombre le Dr Maryline Guygax, patronne du Service de santé des armées françaises devra alors s’expliquer sur ce brûlant sujet devant la représentation démocratique.
Le Canard enchaîné est précis : depuis 2014 et la multiplication des interventions militaires française ce Service « a perdu 1600 médecins, infirmiers et techniciens ». « Tous des démissionnaires – ou des déserteurs si l’on a mauvais esprit- qui préfèrent rejoindre le secteur civil, pacifique et mieux rémunéré » écrit notre confrère Angeli. Conséquence : le SSA ne recense plus, aujourd’hui , que 700 médecins – toutes spécialités confondues.
En pratique: on recherche, d’active, « une centaine de chirurgiens, orthopédistes et dentistes ». Les CV ne sont (surtout) pas à adresser au Canard enchaîné (173 rue Saint-Honoré).
A demain
@jynau
Ancien médecin des armées (j’avais eu comme directeur de Thèse Dominique Dormont dont vous avez dit du bien!!).
Est -il possible d’envisager une question non politiquement correcte?
La grande féminisation assez récente du service de santé n’encourage-t-elle pas ces désertions? A part pour certaines camarades, la multiplication des OPEX est assez peu compatible sur le long terme avec une vie familiale sereine (pour les hommes aussi direz-vous, mais nous n’enfantons pas). Par ailleurs, pour les médecins généralistes en unité militaire (c’est un peu différent pour les hospitaliers) les mutations tous les 4 à 5 ans ne sont pas non plus très compatibles avec une stabilité familiale.
Alors que certains ou certaines quittent le navire prématurément, quoi de moins étonnant.