Bonjour
Tous l’exhortaient, c’est fait. Au lendemain de l’acte IV des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron s’adressera à la Nation. Ce sera le lundi 10 décembre à 20 heures. L’Elysée n’a pas donné dans l’immédiat de précisions, mais chacun sait que le président est sommé de toutes parts d’apporter une « réponse politique forte » pour « faire retomber la fièvre » qui parcourt le pays.
Et d’ici là ? Du concentré de symbolique. Le président de la République recevra « l’ensemble des forces politiques, territoriales, économiques et sociales ». L’heure est plus que grave. Il recevra Gérard Larcher, président du Sénat, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, Patrick Bernasconi, président du Conseil économique, social et environnemental – mais aussi les présidents des associations d’élus, les responsables confédéraux des syndicats représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGE et CFTC), ainsi que trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P).
Que sait-on ? Qu’Emmanuel Macron annoncera des « mesures concrètes » et « immédiates ». Sans pour autant annoncer de « coup de pouce » supplémentaire au Smic, au-delà de la hausse de 1,8 % attendue en janvier. Mais encore ? Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, devenue fidèle parmi les fidèles, a pour sa part assuré qu’Emmanuel Macron allait « vouloir tester un certain nombre d’hypothèses » avec ces « corps intermédiaires » qu’il ignorait ostensiblement jusqu’à présent.
« Très, très bien » (Agnès Buzyn)
« Je trouve ça très, très bien, avant de faire des annonces, qu’il échange avec les corps intermédiaires qui représentent la nation. Et je pense que c’est important de rappeler le fait que les corps intermédiaires sont indispensables », a déclaré la ministre sur le plateau de LCI. En écho, nouveau mea culpa de Benjamin Griveaux porte-parole du gouvernement :
« Nous avons sous-estimé le besoin de nos concitoyens de prendre la parole, de dire les difficultés qui sont les leurs et d’être associés à la construction des solutions (…) [Le président] saura retrouver le chemin du cœur des Français ».
Comme un parfum de fin du Nouveau Monde politique et la résurgence, étrange, des deux corps du Roi. Patrick Boucheron :
« Parce qu’il est naturellement un homme mortel, le roi souffre, doute, se trompe parfois : il n’est ni infaillible, ni intouchable, et en aucune manière l’ombre de Dieu sur Terre comme le souverain peut l’être en régime théocratique. Mais dans ce corps mortel du roi vient se loger le corps immortel du royaume que le roi transmet à son successeur. »
A demain
@jynau