Bonjour
C’est le rapport du jour, celui qu’il faut lire quand on s’intéresse à la médecine : celui d’un groupe de travail piloté par le Pr Jean-Paul Saint-André (CHU d’Angers) et qui propose rien moins qu’une « stratégie pour la refonte du premier cycle des études de santé ». On le trouvera ici , avec une surprise : la « médecine » y est fondue dans les « métiers médicaux » exercés après des « études de santé » (sic).
Ce document vient d’être remis à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Deux mois seulement après la mission qu’elles avaient confiée au Pr Saint-André. Ce dernier « s’est appuyé sur une large concertation » : groupe de travail, entretiens bilatéraux, nombreuses contributions écrites, notamment de la part des Conférences de doyens de facultés de santé, de la Conférence des présidents d’universités, et des organisations représentatives étudiantes.
On se souvient peut-être que lors de la présentation du plan « Ma Santé 2022 », le 18 septembre dernier, le Président de la République avait annoncé une « rénovation complète des études de santé », notamment « par le biais de la suppression du numerus clausus et de la Première année commune aux études de santé (PACES) ». Pourquoi ? Tout simplement pour mieux former les futurs « professionnels de santé », pour préparer « l’avenir de notre système de soins » sans oublier d’ « appuyer les transformations dont il a besoin ».
Ne plus désespérer
Et maintenant ? Les propositions pratiques contenues dans le « rapport Jean-Paul Saint-André » feront l’objet d’un examen approfondi par les deux ministres concernées. Ces dernières annonceront les axes de la réforme du premier cycle des études de santé « dans le courant du mois de janvier 2019 ». Puis viendra un « projet de loi Santé », qui sera présenté au Parlement au premier semestre 2019 ? Cela en sera alors fini du bon vieux numerus clausus né au début des années 1970 mais aujourd’hui accusé de tous les maux 1.
« Ça suffit de désespérer des générations entières de jeunes qui obtiennent le bac parfois avec une mention bien ou très bien, mais se voient refuser l’entrée dans des études de médecine et vivent cela comme un échec fondamental » avait expliqué en septembre dernier Agnès Buzyn dans un entretien au Parisien. Il faut désormais espérer que la future mécanique parviendra à mieux former les futurs médecins sans jamais, plus jamais, désespérer les jeunes bacheliers.
A demain
@jynau
1 « Fin du numerus clausus, fin des annuaires qui volent et de la concurrence sadique » Slate.fr 18 septembre 2018