Bonjour
Que s’est-il passé aux urgences de Lariboisière entre le 17 décembre 2018 (18h 45) et le lendemain (6h20) ? Entre l’arrivée d’une patiente d’une cinquantaine d’années prise en charge par la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris – et la découverte de cette patiente, morte sur un brancard ? La direction de l’AP-HP ayant décidé de modifier ses pratiques et de saisir le procureur de la République de Paris la médecine légale et la justice auront à se prononcer. Et à la différence de l’affaire similaire survenue à Cochin il y a près de cinq ans 1 une question majeure sera soulevée : celle des responsabilités.
Il faudra, ici, garder en mémoire les témoignages d’ores et déjà recueillis par plusieurs médias, dont France3 Paris-Ile-de-France. Et rappeler que le vieil hôpital Lariboisière héberge le plus important service d’urgences de la capitale. Qu’il a été conçu pour 180 passages par jour, mais qu’il en accueille 300. « Nous sommes à saturation d’un système. En 1988, il y avait 8 millions de passages aux urgences, on est à 21 millions de passages et les moyens n’ont pas augmenté en conséquence » redit, pour la millième fois devant les caméras le toujours médiatique Patrick Pelloux, médecin urgentiste. Les pouvoirs publics doivent ouvrir les yeux sur un système à bout de souffle. «
Ouvrir les yeux des pouvoirs publics ? Il faut ici écouter Yann Flecher, du syndicat CGT de Lariboisière-Fernand Widal AP-HP : « Ce qui arrive aujourd’hui, malheureusement, n’est que la conséquence de ce que nous avions déjà dénoncé au mois de juillet, puisque nous avions dit qu’un drame arriverait. » Qui, en juillet, avait écouté la prophétie de la CGT ?
A demain
@jynau
1 Tous les articles de ce blog sur cette affaire sont disponible à cette adresse : « L’affaire de la femme morte aux urgences de Cochin ». Egalement : « Urgences de Cochin: faute d’autopsie, on ne saura jamais la vérité » (Slate.fr, 1er mars 2014)
C’est malheureux cette mort annonce le délitement de notre système d’accès aux soins mais combien de morts il faudra compter pour faire changer vraiment les choses