Bonjour
Un méchant supplice à petit feu. Le 10 septembre 2018, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) créait un Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST). Objet : « l’évaluation de la pertinence et de la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France ». Trois mois plus tard elle rendait publiques les premières conclusions des experts de ce Comité. Nous étions le 13 décembre. Deux semaines plus tard cette même ANSM annonce qu’elle « souscrit aux premières conclusions de ce CSST ». Deux semaines pour que la direction générale de cette Agence accepte l’idée que les experts ne se sont pas trompés. Deux semaines de réflexions sans doute intenses sur lesquelles nous ne saurons rien. Cela donne ceci :
« Après analyse, l’ANSM entérine la position du CSST considérant pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique pour les patients dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques, médicamenteuses ou non, accessibles (et notamment des spécialités à base de cannabis ou de cannabinoïdes disponibles). Cet usage peut être envisagé en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques. »
Ainsi, l’ANSM est-elle officiellement favorable à l’utilisation du cannabis thérapeutique dans les situations thérapeutiques retenues par le CSST : dans les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles ; dans certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes ; dans le cadre des soins de support en oncologie ; dans les situations palliatives ; dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.
Le silence d’Agnès Buzyn, maîtresse des horloges
Après des années d’immobilisme et d’aveuglement du pouvoir exécutif la voie est-elle enfin libre ? Que nenni. La prochaine réunion du CSST aura lieu le 30 janvier 2019 à l’ANSM. Puis elle sera suivie de quatre autres réunions avant l’été. Pour que les experts « puissent émettre un avis sur les modalités de prise en charge médicale des patients (définition du type de prescripteurs, du circuit de distribution et de délivrance, des modalités d’administration et des formes pharmaceutiques, des dosages et concentrations en principe actif dispensés) ». Sans oublier les modalités de suivi des patients qui pourraient bénéficier du cannabis à visée thérapeutique.
Nous serons alors, au mieux, en été. Feu vert ? Nullement. L’accès à l’usage du cannabis à visée thérapeutique fera l’objet « dans un premier temps » d’une expérimentation « avec un ciblage des situations thérapeutiques étudiées et un encadrement des conditions de prescription et de délivrance. » Cette expérimentation permettra d’ajuster le cadre ainsi que, si nécessaire, les modalités de prise en charge et de suivi des patients.
Pourquoi cette course de lenteur quand on ne compte plus le nombre des pays qui autorisent l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Ancienne spécialiste de cancérologie, ancienne présidente de l’Institut national du Cancer, ancienne vice-présidente du Centre international de recherche sur le cancer, aujourd’hui maîtresse ministérielle des horloges Agnès Buzyn ne dit rien.
A demain
@jynau
Pourquoi ?
Quizz:
– ils sont bêtes
– ils sont fainéants
– ils sont achetés par BigPharma
– peut-être parce qu’ils se posent des questions de fond.
– toutes les réponses
– « none of the above »
« You cannot simultaneously accept the preliminary evidence on efficacy and reject the preliminary evidence on risks. »
Certains en tout cas trouvent qu’on s’emballe.
A lire dans :
https://sciencebasedmedicine.org/marijuana-beliefs-outstrip-evidence/
Comme je n’ai rien lu sérieusement sur le sujet je n’ai pas d’opinion.