Bonjour
Il y a un an on pouvait encore espérer. Le « Plan national de mobilisation contre les addictions » viserait à créer un élan et à accompagner une prise de conscience dans l’ensemble de la société. Sous l’égide des préfets, il allait être décliné en actions plus fines, au plus près des citoyens, au cœur des territoires, avec la préoccupation de coller à la réalité des trajectoires et aux priorités politiques portées par les collectivités locales.
Il serait porté par un discours public clair sur les risques et les dommages des consommations de substances psychoactives et des usages à risque. Il mettrait l’accent sur la prévention et porte une attention particulière aux publics les plus vulnérables du fait de leur âge ou de leurs fragilités. Il renforcerait la qualité des réponses apportées aux conséquences des addictions pour les individus et la société et témoignerait d’un engagement fort contre les trafics. Il proposerait de nouvelles mesures pour la recherche, l’observation et le développement de la coopération internationale.
Puis cela devint une arlésienne gouvernementale. Et cela commence à prendre des allures de petit scandale.
Climat inflammable
« Le plan national 2018-2022 » devait être publié en mars 2018. Avant d’être reportée à juin. Puis le gouvernement laissa passer l’été. « Le plan de lutte contre les addictions 2018-2022 devrait être in fine dévoilé courant septembre par le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), le Dr Nicolas Prisse, écrivait Le Quotidien du Médecin début septembre. Dans la continuité du précédent (et premier) plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017, la nouvelle mouture devrait concentrer son action sur les jeunes et balayer un large spectre d’addictions. » Le Quotidien ajoutait alors:
« Ce plan arrive dans un climat pour le moins inflammable. Les mesures sur l’alcool sont plus qu’attendues : leur absence dans le Plan national de santé publique publié en mars (« Priorité prévention ») n’a fait qu’accroître l’impatience des acteurs sanitaires. Avant que le désaveu qu’infligea Emmanuel Macron à Agnès Buzyn, qui soutenait que le vin est un alcool comme un autre vu du foie, ne suscite leur indignation. La présentation d’un « plan prévention » à l’Élysée en juin dernier, par la filière des boissons alcoolisées doté de 5 millions d’euros, n’a pas apaisé leurs inquiétudes quant à la volonté du gouvernement de protéger la santé, et non les lobbies.
« Le volet cannabis devrait également être scruté avec attention par les acteurs de terrain, qui réclament une réforme de la loi de 1970 et souhaiteraient que le ministère de la Santé reprenne la main sur le dossier, au détriment de l’Intérieur, pour promouvoir une politique pragmatique de dépénalisation et régulation. »
Dans les limbes
Septembre passa… Des voix autorisées évoquèrent décembre… Et nous voici en janvier de l’année 2019 avec un plan « 2018-2022 » qui demeure toujours dans les limbes et un gouvernement aux abonnés absents. Entre incurie, désinvolture et impudence.
En dépit des engagements réaffirmés d’Emmanuel Macron en faveur de la prévention le pouvoir exécutif tient ainsi pour quantité négligeable le fait que les conduites addictives constituent un défi majeur pour notre société ; que beaucoup de Français font un usage quotidien de produits psychoactifs : tabac, alcool, cannabis ; que les addictions, ce sont aussi des comportements, comme l’usage excessif des écrans ou des jeux vidéo, qui enferment et qu’on ne peut plus maîtriser ; que tous les territoires, urbains ou ruraux, métropolitains ou ultramarins, sont concernés et que les risques et les dommages sont clairement établis.
Chaque année, le tabac et l’alcool sont responsables en France du décès prématuré de plus de 120 000 personnes. Est-il acceptable de rester inactif quand on s’était engagé à agir ? Depuis un an le silence gouvernemental prend, chaque jour un peu plus les dimensions d’un scandale.
A demain
@jynau
Franchement même si je comprends et j adhère sans réserve au principe, apres les 80 km/h , les apa, la Csg des retraites, et l Echo taxe sur les carburants, il faut absolument une pausesur les contraintes au nom du bien d autrui … pas de Torquemada
C est un principe certes peu courageux mais de bon sens
Laissons les français vivre un peu et surtout de la pédagogie
Bonne année