Sida : pourquoi évoquer aujourd’hui le spectre d’une « épidémie mondiale de VIH résistants » ?  

Bonjour

Demain le « Sidaction » fêtera son premier quart de siècle. Présidente de l’association Françoise Barré-Sinoussi   co-prix Nobel de médecine (depuis onze ans) évoque, pour le Journal du Dimanche (Anne-Laure Barret), l’évolution de l’épidémie et du VIH. Parle d’une « banalisation effrayante du sida ». S’inquiète de la progression de résistances aux traitements et observe  « l’émergence de résistances très inquiétantes ».

« Dans certains pays d’Afrique ou d’Asie, on est passé en cinq ans de 5 à 15% de personnes contaminées par des virus qui ne répondent pas aux traitements, assure-t-elle. Or l’arsenal de combinaisons thérapeutiques reste limité. On n’est pas à l’abri d’une épidémie mondiale de virus résistants. » Et encore :

« Cette vague d’échecs thérapeutiques dans les pays du Sud pourrait nous conduire à une quatrième épidémie de sida, une phase très préoccupante après celle de l’émergence du VIH, de son expansion mortelle et de la riposte globale.

 « En général les résistances apparaissent en cas d’arrêt des traitements pendant plusieurs semaines ou mois. Mais il ne faut pas tout mettre sur le dos des patients (sic). En Afrique, j’ai vu des médicaments stockés dans des frigos qui n’arrivaient jamais jusqu’à leurs destinataires. Des problèmes de logistique ou d’organisation peuvent empêcher le maintien de patients sous traitement. »

Et puis, toujours, l’hypothèse de l’espoir d’une guérison totale. Avec l’évocation, début mars, d’une publication médicale concernant un deuxième cas de rémission durable. Ici Françoise Barré-Sinoussi reste plus que prudente : « Depuis plus d’une décennie, on sait, grâce au fameux patient de Berlin, alors également atteint d’un cancer, qu’une telle rémission est extrêmement rare mais possible […] Mais on ignore encore quel sera le traitement du futur capable de conduire si ce n’est à une guérison, du moins à une rémission durable. »

Elle peste aussi contre « tout le battage médiatique » fait autour de cette publication médicale. Et cite la réaction, alors, de l’un de ses « éminents confrères » qui a dit : « So what ? ». Sur toutes ces questions, essentielles, un autre de ses éminents confrères  reste désespérément coi : le Pr Luc Montagnier avec qui elle partageait, il y a bientôt onze ans, le prix Nobel). So what ?

A demain

@jynau

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