Bonjour
Ces sont quelques chiffres qui en disent malheureusement long. On les trouve dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire 1. Où l’on apprend que le taux de déclaration de la tuberculose (qui avait diminué en Ile-de-France depuis 2000 et qui s’était stabilisé de 2011 à 2014) est en augmentation. Cette publication porte sur les cas de « tuberculose-maladie » déclarés en Ile-de-France entre 2015 et 2017.
En 2015, 1 758 cas de tuberculose confirmés ou probables ont été déclarés en Ile-de-France, 1 809 en 2016 et 1 927 en 2017, soit une croissance de 9,6 %. L’incidence (nombre de nouveaux cas rapportés à la population) est également en hausse : 15,8 cas pour 100 000 habitants en 2017 contre 14,6 en 2015.
Tous les départements franciliens ont franchi le seuil de dix cas de tuberculose/10 000 habitants en 2017. Des disparités infra-régionales sont observées avec notamment une augmentation du nombre de cas plus importante dans la capitale, atteignant un taux de 16,8/10 000 habitants en 2017.
Ce sont quelques mots qui disent tout :
« Le taux de déclaration chez les personnes nées à l’étranger a augmenté contrairement à celui observé chez les personnes nées en France qui, lui, a diminué. Parmi les cas de tuberculose déclarés en Île-de-France, une hausse est observée chez les hommes, chez les résidents en collectivité et, parmi les personnes nées à l’étranger, chez les primo-arrivants.
« Les populations concernées par cette augmentation sont celles souffrant le plus de précarité et de promiscuité, notamment les personnes nées à l’étranger, en hébergement collectif ou sans domicile fixe et celles arrivées récemment en France. »
Conclusion apolitique des auteurs : « Ces observations incitent à poursuivre et renforcer l’adaptation du dépistage de ces populations à risque ». On attend la confirmation des services de la (bien nommée) ministre des Solidarités et de la Santé.
A demain
@jynau
1 Mathieu P, Mounchetrou Njoya I, Calba C, Lepoutre A, Marc E, Silue Y. Épidémiologie de la tuberculose en Île-de-France : une augmentation des cas déclarés en 2016 et en 2017 ? Bull Epidémiol Hebd. 2019;(14):256-62. http://beh.santepublique france.fr/beh/2019/14/2019_14_2.html