«Blitzkrieg» : la tête de liste macroniste aux européennes devrait-elle s’exprimer comme ça ?

Bonjour

Vouloir gouverner c’est, aussi, savoir s’exprimer. A fortiori quand il s’agit du Vieux Continent. Or voici une nouvelle polémique à mettre au débit de Nathalie Loiseau, 54 ans, ancienne directrice de l’ENA, ancienne ministre des Affaires européennes et tête de liste macronienne pour les élections du 26 mai.

L’affaire, datée du 6 mai, est rapportée par L’Obs (Alexandre Le Drollec) : « Sur le parvis du Mémorial de Caen, Nathalie Loiseau exhume cette phrase de François Mitterrand pour mieux taper sur son ennemi numéro un, le Rassemblement national (RN, ex-Front national). ’Le nationalisme, c’est la guerre’’, dit-elle avant de s’engouffrer dans ce musée consacré à la paix. A l’intérieur, la tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes s’arrête quelques instants devant une vieille carte du front de 1940 explicitant le principe du ‘’Blitzkrieg’’ ».

Un « Blitzkrieg » ? A moins de trois semaines du scrutin, c’est exactement ce que souhaitent lancer les stratèges de La République en Marche (LREM). « Mais un Blitzkrieg positif (sic), précise Nathalie Loiseau à L’Obs. Car nous sommes là pour proposer et non pour bombarder ! » Un nouveau dérapage verbal de la tête de liste ? Nullement. Présent au Mémorial, Sébastien Lecornu, 32 ans, ministre chargé des Collectivités territoriales, acquiesce : « Les européennes sont traditionnellement une campagne courte. Il faut savoir décoller dans la dernière ligne droite ».

Vouloir le pouvoir c’est, aussi, savoir manier les métaphores. « Bombarder »… « Décoller »… « Blitzkrieg » : Ce terme apparaît pour la première fois en 1935 dans un article de Deutsche Wehr. D’après cette revue militaire, les États pauvres en ressources alimentaires et en matières premières doivent « en finir au plus vite avec une guerre en tentant dès le départ d’emporter la décision par un engagement implacable de toute leur puissance offensive ». En outre, le terme est repris dans un article du Time Magazine (25 septembre 1939) qui relate l’invasion de la Pologne par l’Allemagne : « This is no war of occupation, but a war of quick penetration and obliteration – Blitzkrieg, lightning war » (« Ce n’est pas une guerre d’occupation, mais une guerre de pénétration rapide et de destruction — la Blitzkrieg, la guerre éclair »).

L’objectif du Blitzkrieg est de déstabiliser l’ennemi pour l’empêcher de rétablir un front solide une fois sa ligne initiale percée. Les trois éléments essentiels sont l’effet de surprise, la rapidité de la manœuvre et la brutalité de l’assaut. L’exemple le plus connu est la première phase de la campagne de France de 1940. Un Blitzkrieg qui, du point de vue allemand, fut positif. Déstabiliser. Pénétrer. Détruire. Vouloir gouverner c’est aussi, surtout, se souvenir.

A demain

@jynau

2 réflexions sur “«Blitzkrieg» : la tête de liste macroniste aux européennes devrait-elle s’exprimer comme ça ?

  1. Bonjour,
    Mercis pour votre publication.
    < (…) Déstabiliser. Pénétrer. Détruire. Vouloir gouverner c’est aussi, surtout, se souvenir.
    La déclaration Schuman* du 9 mai 1950 … date d'un 9 mai 1950, n'est-ce pas … et dire que de 'Schu- man' à 'Schuft', c'est même proverbial, "Ein Schuft der Böses dabei denkt", ou 'honni soit qui mal y pense, en bon français '… n'est-ce pas ???

    Respectueuses salutations.

    Note: *: https://europa.eu/european-union/about-eu/symbols/europe-day/schuman-declaration_fr

  2. Franchement , là on fait feu de tout bois et on est quasiment dans l’argument « ad hitlerum » ou la recherche frénétique du « point Godwin ». On cherche à tout crin des poux dans la tête de cette pauvre Loiseau qui est un peu tête de linotte question jugeotte !
    Blietzkrieg c’est un terme militaire, pas nazi.

    Et les nazis avaient (ont, il en reste) des montres au poignet et des chaussettes au pieds. On n’a pas banni montres ni chaussette.

    Les israeliens eux-mêmes n’ont ils pas conduit de Blietzkrieg ? https://www.spiegel.de/spiegel/print/d-46394367.html

    On est au point – zéro de l’argumentation politique si on s’attarde sur des péripéties.

    Certes Mme Loiseau ne s’en prive pas non plus. Faire du contre le RN son argument central est sot ou affligeant.

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