Bonjour
4 juin 2019. C’est un serpent de mer politique. Régulièrement évoqué, n’émergeant jamais. François Hollande était officiellement pour – mais personnellement contre. Emmanuel Macron en a fait l’une de ses « promesses de campagne » – à condition que le débat soit mené dans une France « apaisée ». Et depuis deux ans force est de constater que l’on attend l’apaisement.
« PMA pour toutes » : on sait qu’il s’agit d’un bouleversement radical, la transformation d’une pratique thérapeutique (contre la stérilité ou l’hypofertilité) en une réponse à une demande : celle exprimée par une femme fertile, homosexuelle ou vivant seule. De nombreuses questions pratiques restent sans réponse – à commencer par le remboursement de ces actes médicaux par la collectivité et la menace d’une pénurie de sperme de donneurs. Pour autant il est acquis qu’une majorité des députés de la majorité macronienne votera la promesse présidentielle. Reste à savoir quand.
Or en dépit des assurances données ces derniers mois par le pouvoir exécutif rien n’est encore acquis quant à l’examen du projet de révision de la loi de bioéthique par le Parlement. Symptôme qui ne trompe pas quant à l’effervescence accordé au Figaro (Mathilde Siraud) par Stanislas Guerini, 37 ans, délégué général de LREM.
« Enfin, je plaide pour que le projet d’ouverture de la PMA à toutes les femmes soit étudié avant la fin de l’année au Parlement ».
Ce qui, au mieux, renvoie la promulgation de la loi à l’année 2020. Invité à s’expliquer ce matin sur RTL (Elizabeth Martichoux), le délégué général du parti macroniste a déclaré, en substance, que pour de nombreuses femmes en attente de cette ouverture il y avait grande urgence, désormais, à ne plus tarder 1. Dans le même temps M. Guerini, député de Paris, ne cache pas qu’il a mille et une autres priorités : la transformation du modèle social, la lutte contre la fracture territoriale et la transition écologique. LREM sera exigeant sur le conseil de participation citoyenne « Il ne faudra pas, dit-il, jouer petit bras. J’en serai le garant et la vigie. » Une vision politique qui n’est pas sans surréalisme.
A demain
@jynau
1 Interrogée quelques minutes plus tard sur France Inter (Léa Salamé) Agnès Buzyn n’a pas été en mesure de fournir de précision quant au calendrier parlementaire