Bonjour
On attend la réaction du ministère des Solidarités et de la Santé.
C’est à lire dans Nice Matin :« Atteint d’un cancer de la vessie, il ne peut pas être soigné à cause d’un incroyable problème administratif » (Nancy Cattan). Où l’on apprend que depuis trois semaines, le Dr Jérôme Barrière, oncologue à la polyclinique Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer, « se bat comme un lion » : posts sur LinkedIn, appels insistants à la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie), à la DGOS (Direction générale de l’offre de soins), prise de contact avec les autres établissements de santé du territoire…
« Partout, la même réponse : vous avez raison, mais on ne peut rien faire. Inacceptable pour l’oncologue azuréen. Car, ne rien faire, c’est laisser mourir René, un habitant de Saint-Laurent-du-Var de 76 ans, atteint d’un cancer de la vessie métastatique. Laisser mourir René, alors qu’il existe un médicament, le pembrolizumab, susceptible de le sauver. »
Précision : le pembrolizumab (Keytruda® ) de MSD.
« Un médicament qui a obtenu le Graal, soit une autorisation de mise sur le marché (AMM), mais dont le prix n’a toujours pas été fixé par les instances. Pendant que la situation s’éternise, ce médicament peut légalement être utilisé, mais, faute de prix, il ne peut être facturé par les établissements de santé à la CPAM. Personne dès lors pour honorer une facture qui devrait s’élever à plus de 70.000 euros pour un an de traitement (c’est à ce prix que le pembrolizumab est commercialisé dans son autre indication, le cancer du poumon métastatique). »
Nice Matin rapporte encore que, confronté à une fin de non-recevoir administrative et « incapable d’accepter la sentence », le Dr Barrière a choisi de saisir la presse pour dénoncer une situation kafkaïenne, mais qui deviendrait, selon lui, le quotidien des oncologues.
« M. Estève est en impasse thérapeutique. Sa maladie évolue, sa vie est en danger, mais on ne peut plus le traiter une seconde fois par chimiothérapie, ça le tuerait. Seul le pembrolizumab, une immunothérapie déjà utilisée dans le cancer du poumon, peut encore le sauver. Nous sommes tombés d’accord sur ce point en RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire). La preuve scientifique de l’efficacité de cette molécule a été fournie, puisqu’elle a obtenu en 2017 son autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication, cancer de la vessie avec métastase. »
Le Dr Barrière envisage même une requête de référé devant le tribunal administratif. Sans y croire. Et le temps presse. Le pronostic vital de René est engagé. « Les pouvoirs publics sont incohérents, dit-il à la presse. Ils nous mettent, nous médecins, dans des situations kafkaïennes et éthiquement intolérables, avec des patients qui comprennent qu’ils ont des pertes de chance de guérison. Ne pourrait-on pas avoir une procédure de remboursement accélérée, une fois les AMM accordées ! ».
On attend la réponse des services d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
A demain
@jynau
Ne faudrait-il pas éviter que l’administration soit « grillée » par un geste généreux du manufacturier du médicament , qui , n’en doutons pas, offrira le début du traitement pour dépanner ?
Que dit Sainte Prescrire ?