C’est scientifiquement prouvé : l’affaire du Levothyrox® n’avait aucune raison d’exister

Bonjour

 

Mais que s’est-il donc passé  dans l’affaire du Levothyrox® ? Officiellement rien de sanitaire, mais un simple phénomène dit « de société ». L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de publier le rapport final de son étude de pharmaco-épidémiologie sur ce qu’il est convenu d’appeler « les conséquences du passage à la nouvelle formule du Levothyrox® en France ». Réalisée à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS), cette étude a porté sur plus 2 075 106 personnes âgées de 18 à 85 ans. Elle a consisté à comparer, à caractéristiques sociodémographiques et médicales identiques, l’état de santé des personnes exposées à la nouvelle formule du Levothyrox® en France en 2017 à celui de personnes traitées par l’ancienne formule du Levothyrox® l’année précédente. 

Conclusion :

« Les résultats ne fournissent pas d’argument en faveur d’une toxicité propre de la nouvelle formule du Levothyrox ® . Ils reflètent plutôt les difficultés rencontrées par  certains patients lors du changement de formule. »

Résumé chiffré du contexte. Fin 2017, parmi les patients qui avaient (entre avril et juin) initié la nouvelle formule du Levothyrox® 18% avaient « opté pour une autre spécialité », dans le cadre de la diversification de l’offre thérapeutique. Dans le même temps, la fréquence des dosages de TSH a nettement augmenté (+31%) et ce à la suite du passage à la nouvelle formule. « Une augmentation des recours aux dosages de TSH était attendue compte tenu de la recommandation faite aux professionnels de santé de surveiller l’équilibre thyroïdien chez certaines catégories de patients lors du changement de formule » prévient l’ANSM.

Fallait-il s’inquiéter ? Afin de mesurer les éventuels risques associés au passage à la nouvelle formule du Levothyrox®, des indicateurs d’état de santé et de recours aux soins (hospitalisations, décès, arrêts de travail, recours aux soins ambulatoires, consommations médicamenteuses) ont été comparés entre les patients exposés à la nouvelle formule du Levothyrox en 2017 et ceux traités par l’ancienne formule l’année précédente. 

Conclusion :

« Les résultats ne fournissent pas d’argument en faveur d’un risque augmenté de problèmes de santé graves au cours des mois suivant l’initiation de la nouvelle formule du Levothyrox®. En effet, ils ne mettent pas en évidence d’augmentation spécifique de survenue d’hospitalisations, de décès, d’arrêts de travail d’au moins 7 jours, ni de consommation de médicaments utilisés pour traiter des symptômes somatiques tels que ceux déclarés en pharmacovigilance lors du passage à la nouvelle formule du Levothyrox®. Les analyses complémentaires prenant en compte les interruptions de traitement par la nouvelle formule du Levothyrox® confirment ces résultats. » 

En revanche ces résultats mettent bien en évidence une augmentation des recours aux soins ambulatoires et de certaines consommations médicamenteuses avec le passage à la nouvelle formule du Levothyrox®.. Ainsi, on observe une augmentation de 2% du nombre de consultations médicales, concentrée sur la période d’août à octobre 2017 quelle que soit la période d’initiation de la nouvelle formule. Ils montrent en outre « une hausse relative de l’utilisation de certains médicaments comme les benzodiazépines suite au passage à la nouvelle formule du Levothyrox® ». L’ANSM n’en dit pas plus, pas plus qu’elle ne chiffre le coût de ce phénomène.

Que s’est-il passé ? Officiellement rien de sanitaire, mais un simple phénomène de société.Comment, désormais, s’en persuader ?

A demain @jynau

6 réflexions sur “C’est scientifiquement prouvé : l’affaire du Levothyrox® n’avait aucune raison d’exister

  1. L absence de lien avec la mortalité, les hospitalisations,…. n exclut évidemment pas l existence d une toxicité de la nouvelle formule du levothyrox. Ce type d étude pharmaco épidémiologique n est pas adapté à question posée.

    • Alors quel type d’etude serait adaptée à la question posée?

      Pour moi, surtout, l’etude n’a pas réfuté l’idée que les problèmes observés avec le Levothyrox furent réels. Elle a juste réfuté l’idée qu’ils soient suffisamment important pour ne pas tuer ni hospitaliser statistiquement davantage.

  2. elle prouve surtout la mauvaise fois de cette étude…encore un épisode de lavage de cerveau…
    mais il faudra plus que ça pour nous faire oublier cette catastrophe!
    Je n’y connais rien mais avez-vous vu comment ont-été choisies les populations statistiques étudiées pour aboutir à ces chiffres?On ne peut pas dire qu’ils ont fait simple et clair…(page 20)
    La prescription d’anxiolytiques en quantité montre surtout une réponse inappropriée aux problèmes des malades mais là elle est employé pour fournir un argument massue aux tenants de l’effet »nocebo »…
    De plus s’appuyer sur les congés maladies alors que la plupart des victimes ont l’âge de la retraite est -ce une donnée fiable?
    Je pense que des gens plus compétents que moi pourront analyser ce soi-disant rapport final…

    • « Je pense que des gens plus compétents que moi pourront analyser ce soi-disant rapport final… »

      Qui donc? A l’heure actuelle, je ne connais pas de scientifique qui ait suffisamment la baraka pour arriver à faire des critiques qui portent sans qu’il puisse prêter le flanc à l’accusation de « scientifique militant ».

      Je n’ai pas regardé cette etude, mais je ne serais pas étonné que les résultats de l’étude n’ait pas la force épistémologique qui leur est prêtée.

      Comment faire émerger des scientifiques qui sachent faire la part des choses? Il existe quelques cas isolés comme John Ioannidis, mais ils ont fort à faire sur de multiples fronts.

  3. « Que s’est-il passé ? Officiellement rien de sanitaire, mais un simple phénomène de société.Comment, désormais, s’en persuader ? »
    Comment s’en persuader? Avec beaucoup d’anxiolytique…

Répondre à Scarabin Annuler la réponse.

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s