Bonjour
Grande canicule sur la France et délicieux petit papier pêché sur Slate.fr (Ines Clivio). Où l’on apprend que le temps serait venu de « légaliser la mort voulue par un être humain » 1. « Le débat avance plus vite aux États-Unis qu’en France- depuis le 13 juin dernier, le Maine est le huitième État à avoir fait entrer le suicide médicalement assisté dans sa législation, nous explique-t-on. Les seniors américain·es vont encore plus loin. Ces générations avancent l’idée que la mort pourrait être encadrée médicalement avant même qu’un individu se trouve en phase terminale, comme l’exige la loi pour le moment. Il s’agirait alors d’un ‘’suicide rationnel’’.»
Oxymore ou pas, Dena Devis, professeure de bioéthique à l’université Lehigh de Pennsylvanie, défend cette formule dans une interview accordée au Washington Post. (Melissa Bailey). Opposée à l’idée communément admise sur le sujet elle glose sur un suicide «rationnel» en ce qu’il ne résulterait pas d’une « souffrance mentale motivant un acte impulsif guidé par les affects ». Référence est bien évidemment faite aux célèbres stoïciens, au « libre arbitre » et à la « dignité humaine ».
« La question est évoquée avec le plus grand sérieux par des personnes qui évoluent dans le milieu médical, nous dit encore Slate.fr. Dena Devis, 72 ans, a rencontré un groupe de dix personnes retraitées de Philadelphie, qui ont décidé de se réunir secrètement hors de l’établissement dans lequel elles séjournent pour discuter de leur souhait de mettre fin à leur jour. Toutes préfèrent choisir de mourir plutôt que de subir une dégradation de leur état physique et/ou mental. Ces personnes ne mettent pas en avant l’argument du confort, de la quantité des soins ou de l’adaptation des infrastructures. Même une belle maison de retraite ne pourra pas les empêcher de perdre le contrôle sur leur santé. »
Mais peut-on parler de « rationalité » chez une personne potentiellement « déprimée » ? Qui peut faire la part entre les troubles de l’humeur et l’expression affichée de mourir dans la dignité ? Et comment ne pas s’interroger, précisément, sur les raisons profondes qui font demander un geste « médicalement assisté » ? «En tant que membres de la société, nous avons la responsabilité de prendre soin des gens à mesure qu’ils vieillissent, explique le Pr Yeates Conwell, psychiatre à l’université de Rochester. La promotion du “suicide rationnel” risque de créer un sentiment d’obligation de recourir à cette méthode plutôt que de préconiser de meilleurs soins qui répondent à leurs préoccupations.»
C’est bien là toute la question. Qui la tranchera ?
A demain
1 Slate.fr rappelle, dans le même temps, que « Dans l’affaire Vincent Lambert, la bonne réponse n’existe pas »
Il y a un côté paternaliste à dire » nous avons la responsabilité de prendre soin des gens à mesure qu’ils vieillissent… préconiser de meilleurs soins qui répondent à leurs préoccupations.» »
Je sais mieux que vous qui sans doute êtes déprimé, ce qu est bon pour vous.
N’existerait ils pas de personnes en état de , rationnellement, préférer mettre fin à leurs jours dans un confort relatif ?
Tous déprimés ?
La dépression a des cxritères de diagnostic, ça peut servir .
Si on arrêtait d’infantiliser chaque humain ? Comme nos frères animaux, nous avons la possibilité purement physiologique de mettre nous-mêmes fin à notre existence. Sans aucune aide extérieure. Tous les généralistes l’observent de façon régulière. Par exemple après le décès d’un proche, et pas obligatoirement en cas d’entente « parfaite » !
C’est un abus de « psychiatriser » toute idée de mort. C’est un insupportable abus de pouvoir d’y acoller une prétendue » assistance médicale ». Quel orgueil nous avons, nous médecins, de penser que nous sommes les maitres de la vie (PMA) comme de la mort !
Laissons les hommes libres, comme ne nous l’apprend pas la faculté ni le ministère de la santé.