Bonjour
De l’intérêt de l’adhésivité enrubannée. Mercredi 17 juillet, un journaliste de l’Agence France Presse a pu constater que les panneaux de plusieurs salles du Louvre consacrées aux Antiquités orientales étaient recouverts de morceaux de ruban adhésif pour masquer la mention « aile Sackler », encore gravée sur les plaques. Contactée, la direction du célèbre musée n’était pas en mesure de préciser quand ce masque avait été posé.
« Sackler » : patronyme de riches mécènes américains accusés, via leur firme pharmaceutique Purdue Pharma d’être directement et gravement impliqués dans ce qu’il est convenu d’appeler la « crise des opiacés » aux Etats-Unis -un scandale sanitaire majeur sur fond de commerce massif de puissants antalgiques addictifs..
Or cette section du Louvre arborait le nom de cette famille américaine depuis un don que cette dernière avait fait en 1996. Le 1er juillet dernier l’association américaine PAIN (acronyme de « Prescription Addiction Intervention Now », « Intervention contre l’addiction aux prescriptions maintenant ») organisait une manifestation devant le Louvre pour réclamer à la direction de débaptiser cette aile. Menée par la photographe Nancy Goldin, ancienne accro aux antidouleurs, l’organisation milite pour inciter les institutions culturelles à s’éloigner de la famille Sackler, au vu de son rôle dans la crise des opioïdes responsable de dizaine de milliers de morts aux Etats-Unis.
Le président du Louvre, Jean-Luc Martinez, a réagi sur RTL en expliquant que le musée n’a « pas à débaptiser ces salles puisqu’elles ne portent plus le nom de Sackler » : les règles internes à l’institution prévoient que le « nommage » d’une salle dure « vingt ans » maximum, avait-il expliqué. Le nom Sackler ne serait donc plus associé au Louvre, selon lui, depuis 2016. Le musée aurait-il oublié d’effacer les mentions « aile Sackler » sur ses panneaux depuis trois ans ? Interrogé à ce sujet, à tout autre commentaire la direction du musée s’est refusée.
Quirrons le Louvre. Quelques pas et voici la Comédie française. Chef d’œuvre, Acte III, scène 2.
« (…) Tartuffe, tirant un mouchoir de sa poche.
Ah !
mon Dieu ! je vous prie,
Avant que de parler, prenez-moi ce mouchoir.
Dorine
Comment !
Tartuffe
Couvrez
ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées. (…) »
A demain @jynau