Bonjour
C’est une polémique originale qui aide à lever les voiles. A mieux comprendre qui est qui. A décrypter certains non-dits. La proposition de loi macroniste « stades alcoolisés » vient de susciter une nouvelle prise de position au sein du gouvernement : Roxana Maracineanu, première championne du monde française de natation, aujourd’hui ministre des Sports, vient de s’opposer aux députés marcheurs. Elle l’a fait dans une déclaration-vidéo à 20 minutes (Clément Carpentier) lors d’une visite à Lacanau dans le cadre d’une compétition de surf.
Voici, notable différence, une ministre qui parle clair :
« Je pense que quand on a interdit l’alcool dans les stades, il y avait des raisons et ces raisons-là, elles n’ont pas disparu du jour au lendemain. Ma position est clairement la même que celle de Mme Buzyn. On ne peut pas associer un événement sportif avec de la communication que ce soit pour le tabac ou l’alcool. Ce serait vraiment contre-productif. Dans un lieu, comme un stade, où l’on promeut la santé par le sport et le sport comme entité, je ne peux pas en même temps promouvoir la consommation d’alcool (…) Il n’y a pas lieu de revenir sur la loi Evin ».
Cette prise de position n’a pas encore été commentée par les leaders du groupe des 105 députés LREM (un tiers du groupe) qui ont déposé fin juillet à l’Assemblée le texte de leur proposition de loi visant « à faire de la France une Nation sportive » (sic). Il faut désormais, à cette liste qui n’a toujours pas été rendue publique de manière exhaustive (et dont nous avons publié une partie) retirer le nom de Michèle Peyron (LREM, Seine-et-Marne). « ‘’Je ne savais pas que l’alcool serait de mise dans une proposition de loi qui veut faire de la France une nation de sport’’ a-t-elle déclaré à Libération (Charles Delouche).Egalement présidente du groupe d’étude sur la lutte contre les addictions, elle a déclaré être ‘’en colère’’ et indiqué qu’elle ne voterait pas la proposition si l’article 18 [ stades alcoolisés] devait être est maintenu. »
De l’alcool et des jeux
« Le lobbying le plus dangereux est celui du sport de haut niveau qui va essayer d’avancer masqué derrière les buvettes des petits clubs amateurs qu’il ne veut plus aider, comme les financiers de l’alcool se sont cachés derrière l’œnologie, analyse Jean-Pierre Couteron, ancien président de Fédération Addiction. La manoeuvre est habile, et le « lobby de l’alcool’’ reste en retrait derrière les touts aussi puissants lobby du sport de haut niveau professionnel (…) Comme es clubs amateurs sont ‘’exsangues’’ et que le sport pro ne veut plus ‘’ partager’’…on va envoyer l’armée des petites buvettes combattre en faveur des pro…et ca risque de marcher! J’ai vu passer sur Tweeter des échanges intéressants à ce sujet, y compris de collègue très hostiles à l’alcool, mais ‘’gestionnaires’’ de petits clubs et qui connaissent ces problèmes… »
Et maintenant ? D’autres députés signataires de la proposition de loi (des médecins notamment…) vont-ils se désolidariser de l’entreprise ? Où est ici la vision politique ? Les défenseurs de la proposition de loi dénoncent une certaine « forme d’hypocrisie » sur ce sujet. « De l’alcool, on en consomme déjà dans les stades, via les espaces VIP. […] Ceux assis aux places normales ont une offre qui est extrêmement limitée. Il s’agit simplement de se demander comment étoffer l’offre pour le spectateur, au travers de la prévention de l’alcoolisme et de l’éducation à consommer modérément», ne craint pas d’expliquer, dans Libé, le député marcheur et maître d’œuvre François Cormier-Bouligeon.
Aux antipodes du député marcheur du Cher, le Dr William Lowenstein président de SOS addictions. Pour lui l’article « stade alcoolisés » est «l’oxymore des dix-sept premiers. L’Académie nationale de médecine a souligné en mars dernier à quel point la France est en retard dans la prévention face à l’alcoolisme, mais finalement on a l’impression que ça ne sert à rien. Leur vision de l’égalité, c’est cirrhose pour tout le monde.»
Précisément, cet article sera-t-il maintenu ? Dans l’équipe gouvernementale seuls le « Sport » et la « Santé » ont parlé. Pour le reste, silence glacé dans les vestiaires. L’entraîneur Edouard Philippe semble en congé et le président Macron est au fort de Brégançon. Interdire les loges VIP au nom du sport et de la santé ? Faire du stade une immense loge VIP ? De l’alcool et des jeux. Ce sont là deux conceptions du sport, de la santé publique et de la politique.
A demain @jynau
Ne laissons pas croire que pour une France plus sportive, il faudrait revenir à une France plus alcoolisée.
Il faudrait pouvoir avoir un débat apaisé, non avec les lobbyistes, mais avec celles et ceux, Estelle Denis, clubs de supporters ou autres qui se sont inquiétés d’une stigmatisation du sport et du foot et des petites buvettes de nos clubs.
Il ne s’agit pas de cibler le foot, mais de rappeler, comme l’ont déjà d’autres, la rôle spécifique de l’alcool dans les violences.
Il ne s’agit pas de nuire au buvettes, où l’on ne fait pas que boire, on peut aussi y manger encore des sandwichs et autres grillades préparés par les bénévoles, mais de rappeler qu’aujourd’hui, dans de nombreux stades, l’alcool est vendu à la place, sur simple SMS, dans les couloirs, par des vendeurs ambulants, etc…
Il ne s’agit pas d’oublier de nombreux autres fêtes, festivals et autres rassemblement, nous avons ainsi eu des messages sur les fêtes étudiantes qui vont venir à la rentrée, avec leurs faux rites d’initiation.
Mais à défaut d’un plan Alcool, que regrette justement William Lowenstein, qui aurait aidé à une plus juste régulation de cette substance aux dangers encore trop minorés, il ne faut pas laisser revenir sur une mesure dont l’intérêt reste évident.
Plus de sport ne peut se financer pas plus d’alcool.
Jean Pierre Couteron
Mais il y a dejà de l’alcool en vente dans les stades! Au stade de france par ex il y a un service à la place de bière!
« Il s’agit simplement de se demander comment étoffer l’offre pour le spectateur, au travers de la prévention de l’alcoolisme et de l’éducation à consommer modérément « ,
Ceci est illisible.
Une jargonificationitude qui pourrait témoigner d’un cerveau abimé (par des radicaux OH ? ) ou d’un camouflage idiot et criminel dont il est légitime de se demander si des intérêts personnels ne sont pas en cause tellement ça ne tient pas debout.
Etoffer l’offre au travers de la prevention de l’acloolisme … !
Quelle honte !
On a du mal à rester courtois.