Bonjour
Dans la foulée taurine de l’aficionado ministre Didier Guillaume, Aurore Bergé, 32 ans, porte-parole médiatique parisienne de LREM. Didier Guillaume se pique de corrida et en même temps, de bien-être animal ? Aurore Bergé va plus loin encore dans cette formidable maîtrise des contraires qui interroge quant au quotient intellectuel que le politique prête à ses électeurs.
« La question du bien-être animal ne se réduit pas à quelques bobos parisiens écervelés (sic). Je n’appartiens pas à une secte, je considère juste, comme une grande majorité des Français, que c’est une question sociétale majeure, a doctement déclaré, à l’aube et sur franceinfo, Mme Bergé. J’aimerais a minima qu’on puisse interdire la corrida aux mineurs. Est-ce que c’est 12 ans, 14 ans, 16 ans… Il faut avancer là-dessus ».
Pandore et le Minotaure
L’avancement est consubstantiel de LREM. On pourrait presque écrire ontologique. « Un certain nombre de films sont interdits aux mineurs, mais un film c’est une fiction. Or la corrida n’est pas une fiction, conclut Aurore Bergé qui n’appartient pas à une secte (re-sic). Je ne considère pas que ce soit un spectacle car à la fin quoi qu’il arrive, vous avez un animal victime de souffrances et qui meurt. »
Résumons : la corrida n’est pas un spectacle ; les films sont des spectacles ; certains films sont interdits aux mineurs ; donc il faut interdire la corrida aux mineurs 1. Où l’on en vient à se demander si, en démocratie, l’exercice de la politique est un spectacle pour tous les publics.
A demain @jynau
1 Le président de de l’Observatoire national des cultures taurines, André Viard, a aussitôt estimé que cette proposition posait la question de « la privation de son autorité parentale pour une communauté culturelle », ce qui « équivaudrait à ouvrir une boîte de Pandore dont on peut imaginer les effets dévastateurs dans de nombreux domaines ». Ouvrir la boîte de Pandore face au Minotaure ? Une telle mesure, selon lui, irait aussi « à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’enfant, dont la France est signataire, qui lui garantit de pouvoir être élevé dans la culture de ses parents ».
Les déclarations universelles, là, en disent quoi ?
« (…) Dans le grand labyrinthe, de soleil en soleil,
Volant dans la lumière, comme deux oiseaux ivres,
Parmi les dieux nouveaux et les nouveaux amis,
On a mêlé nos vies et réappris à vivre… »
Enfants malades, envoûtés de charmes … réappris à vivre ¡
Si seulement !!